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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 09:40

Couverture Les lunes...

- Entrez, Monsieur Ling, et fermez la porte soigneusement je vous prie. Nous avons surpris à plusieurs reprises des personnes qui n’avaient rien à faire dans nos services, probablement des journalistes en quête d’un scoop ! dit Monsieur Lebon en le faisant entrer dans son bureau.

- Ne m’en parlez pas, Monsieur, ma famille et moi-même nous n’avons plus un seul instant de tranquillité, ils nous traquent du matin au soir, et je dois dire que c’est devenu intolérable !

- Tant que des images de Sylvénia n’auront pas été publiées dans les journaux, je crains que vous ne puissiez guère y échapper...

- Dois-je comprendre que vous souhaitez me renvoyer en mission de reportage ? Plaisanta Kuan.

- J’ai encore mieux à vous proposer, mon cher... Avant même votre retour, une commission s’est réunie et des décisions importantes ont été prises.

Comme vous le savez, il nous est impossible de vous garder dans nos services spéciaux, d’autre part, vous méritez mieux que le poste que vous occupiez précédemment, alors... j’y reviendrai dans un moment, si vous le voulez bien.

La planète Sylvénia d’après ce que vous dites, et c’est visible sur les images issues de votre vaisseau, est une exception dans tout l’univers. A cause de son emplacement privilégié, de la protection  de sa ceinture d’astéroïdes, et grâce à la duplicité des Cerfiens et des Kroars, qui sont leurs alliés, elle est  parvenue jusqu’à notre siècle complètement vierge.

Un débat a suivi, et nous avons décidé de continuer à la protéger de toute intrusion, et de toute exploitation industrielle, tout en constituant une sorte de “parc naturel” pouvant recevoir un nombre restreint de visiteurs.

Sylvénia va devenir le sanctuaire  d’une vie et d’une nature sauvage, « supervisée” par un gardien qui mettra en oeuvre les moyens nécessaires et contrôlera les entrées et sorties de ce territoire.

- Je... Se leva brusquement Kuan éberlué.

- Oui, vous m’avez bien compris ! répondit Monsieur Lebon d’un geste rassurant. Je vous demande d’accepter votre nomination à ce poste important. Je sais, il sort sans doute de vos compétences habituelles, mais comme il n’y a aucun précédent ...Je vous vous donne vingt-quatre heures pour prendre une décision, et si vous l’acceptez, nous travaillerons ensemble à ce qu’il est nécessaire de prévoir... Dans un mois au plus tard, nous devons être prêts… Et à vous d’organiser tout cela sur place. Nous vous faisons entièrement confiance !

- Je ne sais que dire, et je ne veux surtout pas prendre ma décision sans en avoir avisé ma petite famille, mais votre proposition me comble de joie !

C’est presque inespéré ! Je crois que vous comprendrez mieux quand vous serez venu à Florê. C’est un endroit merveilleux où tout reste à faire !

- Quant aux lunes de Sylvénia, il doit exister le moyen de continuer l’extraction de la mine de Duranium légalement, grâce au travail d’hommes libres. Nous verrions bien les Sylvéniens s’en charger eux-même, exploitation et commercialisation comprises.

- D’autant qu’avec la porte des étoiles, ce “translateur” d’origine inconnue, ils pourraient rentrer chaque soir chez eux, et c’est un moyen de transport exceptionnel.

- Et pour Lune I, la prison ? Qu’en pensez-vous ?

- La position de cette prison si près de Sylvénia me fait froid dans le dos, car y sont enfermés des individus les plus dangereux de l’univers. Je souhaiterais que ce bagne soit transféré ailleurs.

- Je vois que nos esprits se rencontrent, parce qu’à moi aussi, cette proximité me déplait particulièrement. Je défendrai donc votre thèse lors du prochain Conseil Supérieur des Nations...

Bon, réfléchissez bien à notre proposition et revenez me voir demain soir, je vous attendrai à la même heure qu’aujourd’hui... Et bonne nuit ! Souhaita Monsieur Lebon en serrant la main de Kuan.

Il devait bien se douter que dormir ne serait pas facile après une telle conversation.. Qu’allaient en penser les enfants, et Lucie dans tout cela, elle qui devrait sacrifier sa propre carrière !

 

Lorsque Kuan rentra à la maison, il était tout excité à l’idée de faire un travail aussi prestigieux et il avait conscience que ce ne serait pas forcément de tout repos. Il lui faudrait une bonne dose d’humour, de savoir-faire, de diplomatie, de... bref bien des qualités.

Serait-il à la hauteur ? En tous cas, il  ne comptait pas laisser passer une chance comme celle-là, et au fond de lui savait que les enfants seraient enchantés ; il ne se souvenait que trop le déchirement qu’avait représenté le départ de Sylvénia...

Quant à Vnick, il ne se sentirait plus déraciné, il reviendrait dans la seule patrie qu’il ait connue, avec la famille adoptive qu’il aimait...

Contrairement à ce qu’il croyait, Lucie ne travaillait pas. De plus elle n’était pas très en forme depuis son retour à la maison ; elle ne se sentait plus aucune énergie, aucune inspiration, ce qui ne lui était jamais arrivé depuis le début de sa carrière.

Elle était assise confortablement sur le canapé du salon, la tête en arrière, et Kuan crut même qu’elle dormait, mais non... Elle semblait réfléchir tout simplement...

- Bon-jour Monsieur, dit Zen, le robot domestique

- Bonjour, ma chérie, alors, à quoi étais-tu en train de penser ?

- Oh, à une certaine ingratitude du milieu de la mode. Vois-tu, depuis que je suis rentrée, seul Royen a vidéophoné pour avoir de mes nouvelles ; et encore, il n’a pas eu l’air de s’intéresser à ce que j’avais à lui raconter, il était pressé, soi-disant...

Je ne m’étais jamais rendu compte que dans ce milieu les relations  étaient aussi superficielles, et cela me fait un choc aujourd’hui.

- Y a-t-il autres griefs que tu aies sur le cœur ? Parce que moi, j’ai des choses intéressantes à te dire.... Annonça Kuan en s’asseyant à ses côtés.

- Tu as rencontré Monsieur Lebon, et on va encore déménager n’est-ce pas ?

- C’est tout à fait cela, mais le déménagement est de taille, on change de galaxie !

Lucie ouvrit des yeux ronds de surprise et elle pâlit tant en cet instant, que son mari se dit qu’il ne pouvait la faire attendre davantage, sous prétexte de la ménager...

- Tant pis, je me lance... Advienne que pourra... pensa-t-il. On nous propose tout simplement de vivre définitivement sur Sylvénia, où une sorte de parc naturel intergalactique va être crée... Et tu sais quoi, on m’offre tout à la fois le poste de  gouverneur et de gardien sur un plateau, rien que cela. Qu’en penses-tu ?

Lucie avait retrouvé ses couleurs, mais ses yeux se remplirent de larmes, et elle éclata en sanglots, ce qui trompa son époux sur ses sentiments.

- Oh, je suis désolé, dit-il en l’entourant de ses bras, si tu ne peux pas supporter de tout quitter ici, çà ne fait rien, je peux encore dire non, tu sais. Donnons-nous quelques heures pour réfléchir tout de même, mais je ne déciderai rien sans ton accord, je t’en fais la promesse...

- Non, Kuan, tu n’as pas compris, en fait ce sont des larmes de bonheur... C’est formidable ! Je n’en reviens pas ! ... Moi qui croyais ta carrière définitivement compromise ! Il me tarde vraiment que les enfants reviennent, ils sont partis chez Orphée et ne devraient plus tarder maintenant.

- Bien sûr, peut-être seront-ils déçus, mais cela m’étonnerait assez...

- Maman, papa, on est rentré, où êtes- vous ? On voudrait vous demander quelque chose ! Cria presque Astélia depuis l’entrée.

- Fermeture automatique de la porte, annonça Zen

 Tous les trois surgirent surexcités dans le salon, et faillirent parler de ce qui les préoccupait, lorsqu’ils virent leur mère en larmes et leur père tentant de la réconforter. Ils crurent à un problème grave, ou bien que quelqu’un était décédé.

- Maman ! Mais qu’est-ce que tu as ? Pourquoi tu pleures !

Et là, comble de surprise, elle éclata de rire, s’imaginant quel devait être leur désarroi.

- Mais enfin, Papa, tu peux nous expliquer ?

- Asseyez-vous les enfants, et écoutez bien ce que nous avons à vous annoncer. Si maman pleure, ce n’est pas de désespoir, bien au contraire...

On m’a proposé comme nouveau travail un poste sur Sylvénia ! Alors qu’en dites-vous ?

- Sur Sylvénia ? Interrogea Vnick, le coeur battant.

- Mais enfin, pour quel travail ? demanda Astélia

- La Confédération va créer un immense parc naturel, qui pourra recevoir des visiteurs, mais en quantité limité. Et ils ont besoin d’une personne pour superviser les entrées et sorties, l’approvisionnement en matériel, contrôler que plus aucun Kroar ne vienne les exploiter, bref une sorte de gouverneur, de gardien de ce sanctuaire...

- C’n’est pas vrai, S’écria Killian le premier, tu nous taquines ?

- Je n’ose imaginer que tu puisses imaginer tout cela ? dit Astélia, incrédule.

Vnick restait silencieux, mais attendait de voir ce qui allait se dire ou se passer sans oser intervenir....

- Non, ce n’est pas une blague, c’est vrai de vrai ! Alors j’attends votre opinion sur la question ?

- Comme si tu ne le savais pas ! Répondit Astélia en riant, mais bon, disons le très franchement, c’est incroyable, inouï, sidérant, et nous ne pouvons qu’approuver cette demande !

- Oui, oui, Oui..!!!!! Dirent-ils tous les trois en même temps.

- A nous Sylvénia, la plus belle planète de l’univers !

- Youpi !!!!!!!

- Chérie, s’adressa Kuan à son épouse, je crois que nous avons la réponse, et qu’il ne sera pas nécessaire d’attendre à demain soir pour l’annoncer à Monsieur Lebon.

- En attendant, les enfants, on va se préparer un digne repas pour fêter cet évènement. mais dès demain il faudra commencer les préparatifs..

- Attends un peu, ma chère, on ne pourra partir que dans un mois environ, pas la peine de vous précipiter non plus...

- Dans un mois ! Pourrais-je attendre tant de temps ? Se désola  Lucie avec une charmante moue de regret.

Vnick vint silencieusement les embrasser tous les deux, le visage rempli d’une joie ineffable, et plein de reconnaissance.

- Au faite, c’était quoi votre grande nouvelle ? Questionna Kuan.

- Laisse tomber, c’était une boum que l’on voulait organiser pour fêter notre retour !

- Autorisation donnée pour une méga-superboum, mais erreur... ce sera pour fêter notre départ !

Ils rirent beaucoup de ce demi changement de programme, et Astélia demanda hilare :

- Dis, tu crois que le parc naturel de Sylvénia pourra accueillir des “classes vertes” pour des groupes scolaires ?

- Mais oui, pourquoi pas ! Comme cela tes amis pourront te rendre une petite visite, n’est-ce pas ?

- Oh, c’est merveilleux ! Merveilleux,  ce qui nous arrive ! Quelle chance on a !

 

Et elle s’imagina en rêvant tout ce qu’elle allait pouvoir faire sur cette nouvelle planète où tout restait à entreprendre... Elle revit le visage du jeune Ramzi, qu’elle avait particulièrement apprécié et qu’elle apprendrait bientôt à mieux connaître....

- Au revoir Venezzia....  et à bientôt Sylvénia, Soupira-t-elle le cœur léger.

  

FIN

 

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 09:03

 

Couverture Les lunes...

 La population entière de la ville de Florê était présente sur l’immense esplanade, profondément amicale et reconnaissante envers les Terriens qui les avaient délivrés, et même aidés à s’installer sur la terre de leurs ancêtres...

- L’heure de la séparation est venue, je crois, et nous sommes tous très tristes de vous perdre. Nous espérons que vous pourrez revenir souvent faire un petit séjour chez nous. Sachez que vous serez toujours les bienvenus, du nord au sud, sourit Ronnie en pensant à l’accueil que  les Ayoukis  leur avaient réservé.

Beaucoup d’entre nous ont voulu vous remettre un souvenir tangible de notre amitié, aussi je crains que vous n’ayez un dernier chargement à faire. Elle tapa dans ses mains, et plusieurs femmes arrivèrent, les bras chargés de présents de toutes sortes : des statuettes, de la poterie, des fruits, des colliers, et même un arbre de petite taille destiné à être planté sur Terre en signe d’alliance. Ce dernier détail combla Vnick plus que tout autre, parce qu’il aurait là-bas quelque chose de vivant en souvenir...

Kuan avait apprécié le jeune Vnick à juste valeur, et tout comme son épouse, s’était attaché à cet adolescent timide et réservé, mais si débrouillard, et en quête d’affection. La veille, les deux époux s’étaient entretenus avec lui, afin de connaître ses sentiments : accepterait-il une adoption dans la famille Ling, si toutefois les services terriens concernés n’y voyaient pas d’objection. ? Les yeux pleins de larmes, il n’avait pu trouver les mots pour leur répondre, ce qui ne s’avérait pas nécessaire. Son attitude démontrait combien cette demande le touchait et le fait d’embrasser ses futurs parents avait parlé pour lui. Quant à Killian et Astélia, qui ne savaient comment aborder le problème, leur réaction fut d’autant plus enthousiaste qu‘ils croyaient  se séparer de lui....

Et là, dans cette fin de matinée,  à la fois heureux de découvrir la vie sur Terre, et mélancolique à l’idée de quitter Sylvénia, il ne savait quel comportement adopter tant rires et larmes se confondaient en lui....

- Peuple de Florê, nous vous quittons à contrecœur, et espérons revenir prochainement vous retrouver, car cette planète est un véritable paradis, à tous les niveaux. Merci pour tous vos cadeaux, qui seront c’est vrai de beaux souvenirs de notre passage ici. Je ne pense pas me tromper en vous annonçant que les instances terriennes m’enverront sûrement à nouveau chez vous. Il reste le problème des Kroars à régler et vous aurez besoin de notre protection pendant quelque temps, à cause du Duranium. Ceci n’est donc pas un adieu, mais un simple “au revoir “. Puis ils montèrent dans le vaisseau tandis que les autres agitaient les mains, et chantaient cet hymne, si beau et si bouleversant, qu’ils avaient déjà entendus récemment.

Kuan soupira et se dit que parfois, la vie vous accordait des pauses, des tranches de vie entre parenthèses, qui pouvaient vous changer à tout jamais... 

 

Et puis la planète s’éloigna doucement de leur champ de vision, belle comme un bijou dans son écrin de satin bleu, et les yeux collés au hublot de la cabine, les enfants la regardèrent diminuer. Ils ne pensaient plus à la ceinture d’astéroïde qui défendait si efficacement son accès, lorsque leur père leur demanda de venir s’asseoir, et de boucler leur ceinture de sécurité, afin de franchir ce passage délicat.

- Je pense que si nous devons avoir de relations plus fréquentes avec ce peuple, on gagnerait à faire exploser quelques astéroïdes et à dégager un couloir  de quelques kilomètres de large. Qu’en pensez-vous les enfants ?

- Mais certainement ! Approuva Lucie, qui voyait pour la première fois la difficulté représentée.. Je ne sais pas si on a déjà opéré de la sorte dans l’univers, mais si on doit risquer sa vie à chaque trajet...

Pour Kuan, sans être une partie de plaisir, étant donné l’expérience acquise au cours de ces derniers mois de pilotage, ce ne fut pas un gros problème. Il ne fallait pas se laisser distraire, c’est tout.

Il repensa à la dernière fois qu’il se trouvait dans les parages, avec son jeune collègue Tony, celui-ci étant rentré sur Terre avec la patrouille afin de faire son rapport direct à Monsieur Lebon. Il se demanda quel avenir ou quel poste l’attendait à son retour, sachant qu’il ne pourrait poursuivre son rôle d’agent secret... Il le regrettait déjà, parce qu’il pressentait qu’un poste moins passionnant lui serait bientôt confié, et peut-être serait-il même obligé de quitter la belle maison obtenue l’année précédente. Il ne servait à rien de tirer des conjonctures, puisqu’il n’aurait probablement pas le choix : il devrait obéir sans discuter. Certes, sa mission avait abouti à un succès, mais quelles répercussions sur leur destin, à tous les quatre, non, maintenant à tous les cinq ?

Le voyage de retour durant cinq jours, il eut tout le temps de s’interroger...

Lucie selon son habitude, se posait moins de questions, mais réfléchissait elle aussi au temps perdu et à la magnifique opportunité qu’elle avait laissé passer pendant son absence involontaire. Sa carrière n’en souffrirait-elle pas non plus ? Depuis l’épisode de Lune I, la planète prison et de son séjour sur Sylvénia, après avoir failli perdre ses enfants et son mari, elle se rendait compte qu’il fallait relativiser les choses. Ce qui lui paraissait important il y a quelques semaines, ne l’était plus autant.

De leur côté les adolescents se revoyaient reprendre leurs activités presque comme si rien ne c’était passé ; sauf la venue d’un nouveau membre dans la famille, Vnick, qu’ils seraient fiers de présenter à tous leurs amis, et qui, sans aucun doute, ne manquerait pas de s’adapter bien vite à sa nouvelle vie...

Le petit Log  s’était mis en sommeil prolongé, comme s’il n’appréciait pas ce trajet serein, dépourvu de variété et d’escales. Lania, le logar de Kuan, quant à elle avait repris le chemin du retour avec Tony, sans qu’ils l’aient réellement prémédité.

 Enfin on aperçut la Terre, dans son écrin de nuages, et Vnick la trouva elle aussi fort belle vu de l’espace.

- Tu sais, elle est toujours belle, c’est vrai, mais elle a malheureusement beaucoup changé en peu de siècles. Ce que tu vois en terres habitables ne constitue que le dixième de ce qui existait autrefois ; il y avait cinq continents différents, avec chacun ses particularités et ses richesses... Commença Astélia.

- Qui ont été pillées sans compter, sans soucis de l’avenir, et avec l’extraction sauvage des minerais et du pétrole, puis l’utilisation massive des machines ! On a abouti à des changements de climats, à une montée des températures... Enchaîna Killian

- A une fonte des glaciers, et à une évaporation accrue des océans qui ont entraîné enfin des pluies diluviennes, des catastrophes écologiques sans précédent...

- Et à des drames humains sans commune mesure... Pendant des dizaines d’années ce fut le chaos complet., et contre la nature, dont les hommes pensaient être maîtres, ils ne sortirent pas vainqueurs.

- La Terre n’a réussit à s’en sortir que grâce à l’aide bienveillante des Centauriens qui sont intervenus à temps, avant que l’espèce humaine ne disparaisse....

- Tu vois çà et là, ces taches  jaunes et vertes, ce sont des îles sur lesquelles des villes ont été érigées pour permettre aux différents peuples survivants de se réfugier...

- C’est pourquoi la notion de race, si chère à nos ancêtres, n’existe plus, nous sommes tous métissés maintenant, et si les humains de notre siècle n’agissent pas toujours avec la sagesse requise, du moins ont-ils retenus des leçons de leur tragique passé....

- Eh bien, Astélia et Killian, vous lui faites un bel exposé ! Rit doucement Lucie. Au moins il saura où il met les pieds. As-tu toujours autant envie de vivre sur cette planète, Vnick ?

- Certes ! Tout ceci, c’est du passé, et pour moi, ce qui compte, c’est le présent ! Je vous suis reconnaissant de m’avoir expliqué tout cela, qui pourra m’aider à comprendre certaines choses...

 

Sur l’astroport de Vénezzia une petite troupe attendait patiemment  le retour de la famille Ling. Étaient présents toute la classe d’Astélia, une bonne partie de celle de Killian, des collègues de Kuan et tout un tas de connaissances plus ou moins proches, voisins et anciens voisins de quartiers... Dès la descente de l’appareil, ils furent reçus comme  de véritables héros, ce qu’ils ne comprenaient pas du tout.

- Mais comment est-ce qu’ils ont appris nos aventures ? S’interrogea Kuan. Il eut un élément de réponse avec l’apparition de Tony et de Monsieur Lebon en première ligne de leur comité d‘accueil... Des hourras de joie fusèrent, surtout de la part des enfants, moins réservés que leurs aînés. Tandis que les trois jeunes gens allaient embrasser ou saluer leurs camarades, Kuan suivi d’une épouse un peu boudeuse (personne de son milieu n’ayant pris la peine de se déranger) se dirigea vers son supérieur, s’attendant à des révélations de sa part.

- Bonjour Monsieur Ling, Bonjour Madame, toutes nos félicitations pour l’heureuse issue des évènements. Nous sommes tous très fiers de vous avoir dans notre équipe. Vous devez vous demander pourquoi tant de monde semble être au courant de votre histoire ?

- Oui, en effet, nous ne nous attendions pas à un tel accueil !

- Comprenez que la découverte d’une nouvelle planète absolument vierge et d’un peuple inconnu a réveillé chez vos contemporains un renouveau de passion pour l’exploration de l’espace. J’ai prié  Monsieur Tony Hawk de  les faire connaître au public, via les différents médias, car c’est une excellente publicité pour notre “département”. De plus cela apporte une sorte de légitimité à la mainmise de la Confédération sur cette partie de la Galaxie du CERF. Cette dernière va subir des contrôles renforcés et perdre son autonomie, à cause des faits illicites dont ils se sont rendus coupables. J’aurais d’autres choses très importantes à vous communiquer, mais ce n’est pas le lieu, ni le moment... Venez donc ! Un lunch a été préparé dans le Hall 5, et attendez vous à répondre au feu nourri des journalistes et des photographes...  Vous n’avez pas eu l’opportunité de prendre des photos là-bas par hasard ?

-  Des photos, non, je n’y ai pas pensé, mais peut-être pourrons-nous sélectionner quelques images des archives du vaisseau, vous savez, dans la boîte noire ?

- Excellente idée ! Tâchez de vous en occuper dès que possible, mais je vous laisse un délai de quelques heures.

- Ouf ! Merci Monsieur... je me sens complètement vidé, je ne pense pas que j’aurai la force de travailler avant une bonne journée de repos...

- Pour le repos, çà risque de ne pas être évident, murmura Lucie entre ses dents, regarde !

Effectivement, devant eux s’avançait une meute de reporters photographes, avides de révélations sur Sylvénia et ses habitants...

Dans leur coin, les adolescents eux aussi se voyaient très sollicités par leurs congénères, qui croyaient probablement pouvoir leur extirper plus facilement des informations.

Nos trois jeunes se sentirent comme agressés par cette foule, dans cette ambiance survoltée, et par la chaleur moite de la Terre après le climat tellement plus sain de Sylvénia. Décidément, ils n’auraient jamais pu prévoir un retour dans ces conditions !

- Comme j’aimerais rentrer à la maison au plus vite ! Soupira Killian.

- Courage, petit frère, ce sont les inconvénients de la célébrité !


 

(Suite et fin...)

 

 

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 11:48

Couverture Les lunes...

- J’ai essayé de l’appeler sur la radio je ne sais combien de fois, mais rien à faire, çà ne passe pas, çà grésille, et pas de réponse ! Se plaignit Astélia

- Peut-être ne sont-ils plus dans la capsule ?  Lui répondit Vnick

- Mais pourquoi donc l’auraient-ils quittée ?

- Tu disais qu’elle ne possédait plus beaucoup d’énergie, alors peut-être sont-ils tout bêtement en panne !

- C’est possible en effet, ou bien c’est une avarie du moteur et ils rentrent à pieds

Ils observaient attentivement le paysage autour d’eux en le survolant à très basse altitude. Ils virent des animaux en troupeaux entiers, certains ressemblant à des races identifiables, d’autres tout à fait inconnues...

- Il y a plus de deux heures que nous survolons la rivière, et toujours personne, c’est étrange !

- Oui mais pas de traces d’accident non plus, donc il y a de l’espoir !

- Regarde ! Qu’est-ce que c’est là, au milieu de la rivière ?

- On dirait  quelque chose qui flotte, c’est blanc et çà brille...

- Mais on dirait de la glace, c’est un iceberg !

- C’est quoi ?

- Une montagne de glace, tu sais de l’eau congelée ! Sur Terre il  en reste encore un peu aux deux pôles, mais il paraît qu’il y a quelques siècles on en trouvait beaucoup plus..

- Le paysage change, la lumière baisse, vois, il y a moins d’arbres, la végétation est plus rase, et ce ne sont plus les mêmes animaux non plus ...

- Je crois que je commence à comprendre… Dit Astélia ; cette planète n’est pas très grande, et elle reproduit à ses extrémités  Nord et  Sud les régions polaires de la Terre. Il doit faire très froid dehors, je pense..

- Krik, krik, krik s‘excita tout à coup le logar

- Ah, je crois qu’il a détecté quelque chose ! ...Là regarde, un grand feu !

On dirait bien que des silhouettes s’agitent ! Regarde, ce sont eux !

- Où vais-je bien pouvoir poser l’appareil, à ton avis ?

- Par ici, le pré à l’air sec, et le terrain semble régulier !

Astélia fit atterrir la capsule non loin de là, et les parents arrivèrent en courant et les enlacèrent. Comme elle l’avait supposé il faisait très froid et elle frissonna.

- Si vous saviez les enfants ce qui nous est arrivé, c’est incroyable ! Dit Kuan.

- Et bien justement on aimerait bien le savoir, répondit sa fille, très étonnée car elle venait de se rendre compte qu’une troisième personne se tenait silencieusement à leur côté.

- Qui est-ce ? S’enquit-elle auprès de sa mère

- Venez près du feu, ne restons pas là, il fait si froid!

Ils se dirigèrent vers le foyer, protégé par une butte naturelle, et virent une sorte d’abri en toile ou en peau de bête dans laquelle ils s’engouffrèrent. Un homme d’âge moyen était couché, emmitouflé dans une superbe fourrure grise, apparemment blessé.

Le femme qui les accompagnait leur proposa un breuvage et une couverture dans laquelle ils s’enroulèrent  aussitôt. Elle n’était pas bavarde, mais semblait bien suivre le dialogue.

- Vous voulez  bien nous raconter vos aventures maintenant ? Suggéra Astélia, à présent bien réchauffée.

- Nous nous apprêtions à faire demi-tour en ligne droite, parce que le pays est si beau que nous sommes montés plus au nord que prévu, commença Kuan

- Quand nous avons aperçu un homme couché sur un iceberg à la dérive.. Continua Lucie.

- Alors nous avons tenté de le secourir,  nous y sommes parvenus, et comme il a réussi à se faire comprendre, on a voulu le ramener à son campement.

- Ces gens sont des nomades, mais vivent un peu plus à l’Ouest.  Il était parti en quête de gibier, et la coutume chez eux veut que le chasseur parte avec son épouse pour qu’elle s’occupe  de la préparation du gibier. C’est pourquoi elle n’était pas bien loin..

- Il a dû se casser une jambe en glissant sur la glace, le pauvre, puis la banquise s’est détachée du bord de la rivière et il a dérivé pendant quelque temps

- Après avoir atterri ici, et confié l’homme en de bonnes mains, nous pensions repartir aussitôt..

- Mais la capsule a refusé de redémarrer, et nous étions coincés ici, jusqu’à ce que quelqu’un d’assez astucieux songe à venir nous chercher !

- Et nous voici ! Vous avez été imprudent de vous aventurer aussi loin de Florê !

-  Ce n’est pas toi qui vas nous jeter la première pierre à ce sujet, souviens toi que... Répondit Kuan véxé.

- Oui je sais, j’ai parfois aussi agi très à la légère, je le reconnais !

- Il fait nuit noire maintenant et tout le monde doit être mort d’inquiétude à la cité ! Killian surtout !

- Comment faire pour les prévenir ? Et pour tous nous ramener ?

- J’ai une solution ! Proposa Vnick, qui n’osait pas s’exprimer jusque là

- Nous t’écoutons mon garçon, Répondit Lucie avec admiration.

- Kuan, vous êtes le seul à savoir piloter le grand vaisseau, alors vous devez rentrer dès ce soir, et revenir  nous chercher demain De même nous transporterons le blessé jusqu’à son campement, au milieu des siens.

 - C’est un bon programme, mais j’y ajouterai en plus que tu vas m’accompagner, car nous ne serons pas trop de deux pour nous repérer...

- Et nous les filles, on attend là, bien sagement ? S’offusqua Astélia

- Tu sais bien Asté, que nous n’avons vraiment pas le choix ! Lui répondit Vnick avec malice.

- Bien, dit Lucie souriante, nous, on va dormir bien tranquillement pendant que ces messieurs vont faire tout le travail, ce n’est pas merveilleux ?

- Vu sous cet angle, on n’est pas si mal dans cet abri ! Mais où est Log ?

- On dirait bien qu’il est  resté dans la capsule, qui garde une température constante, elle. Comme toujours, il a tout deviné : que son attente ne serait pas trop longue. Cette petite bête doit craindre le froid encore plus que nous.

- Allons-y mon garçon, comme tu l’as dit, on doit rassurer les autres sur notre sort, mais je te garantis que l’on va rentrer à la vitesse maximum. Le tourisme, ce sera pour une autre fois...

 

Astélia ouvrit un oeil, un peu désorientée ; elle fut un peu paniquée de ne trouver aucun de ses repères habituels, toutefois cet instant fut de très courte durée... Bientôt elle se souvint exactement de l’endroit où elle se situait : dans une tente de nomade, quelque part très au nord de Florê.

Il régnait aux alentours comme un étrange silence, dont elle ne parvenait pas à comprendre l’origine, alors elle se leva prestement afin d’aller voir par elle-même l’explication de ce phénomène.

- Ohhh, maman, viens voir, qu’est-ce que c’est ?

Lucie déjà debout dans un coin de la tente, lui répondit aussitôt :

- J’ai bien l’impression que c’est de la neige, ma fille, tu ne la reconnais donc pas ?

- Mon Dieu ! Je savais que c’était beau, mais c’est encore mieux que ce que je pensais ! J’aimerais bien aller la toucher, mais je suis si peu habillée!

La femme qui s’occupait du blessé, se retourna et lui montra une grande cape brune munie d’une capuche, qu’elle accepta sans discuter. En effet, il neigeait à gros flocons serrés. Une fois à l’extérieur de la hutte, Astélia ne put réprimer un long frisson, surtout au contact de cette matière immaculée, qui fondait si vite sur ses paumes tendues. Le ciel était d’un blanc opaque, une couleur qu’elle ne lui avait jamais vu jusque là !

Elle se mit à rire comme une folle, tellement heureuse à cet instant, qu’elle aurait voulu le partager avec son petit frère, pour lequel ce serait aussi une nouvelle expérience. Comme ses ancêtres de la Terre l’avaient fait avant eux, ils s’amuseraient ensemble à se lancer des boules de neige,  à glisser sur les pentes, et à fabriquer leur premier bonhomme de neige !

La jeune fille observa le paysage magnifique qui l’entourait, avec ses essences d’arbres si différentes, d’un vert lumineux, très proches des sapins de chez elle, ses grands espaces vallonnés, cette rivière qui serpentait entre les rives, et toute cette vie animale foisonnante...

Et puis elle remercia son créateur de lui avoir permis de réaliser un de ses plus chers désirs exprimés lors du Noël précédent ! Car c’était vraiment un cadeau du ciel. Une autre pensée s’envola vers ses amis de Venezzia, Orphée et Lou, Liam, Loïc et les autres, avec lesquels elle aurait pu s’amuser des heures entières dans la neige... Mais çà n’était pas possible, malheureusement, et  ne le serait probablement jamais.

Elle soupira longuement et revint dans la tente afin d’avaler quelque chose de brûlant et d’odorant qui la ravigota, jamais elle n’avait autant souffert du froid... Et pour cause : sur la Terre, qui s’était réchauffée au cours des derniers siècles, on  ne connaissait guère que deux saisons : l’une sèche, l’autre humide, avec des variations de températures peu importantes ...

Sur Sylvénia, c’était un peu différent : sous certaines latitudes comme à Florê, il régnait un climat très agréable, de style méditerranéen, et vers les pôles régnait le royaume du froid, sans doute tempéré selon le moment de l’année. Que l’on puisse aimer et choisir de vivre dans cette zone, lui parut tout de même un peu curieux... Elle se demanda si à une époque plus reculée de leur histoire, les Sylvéniens n’avaient pas subis des guerres tribales qui auraient obligé certains à s’exiler vers des lieux moins hospitaliers... Tandis qu’elle mâchait consciencieusement sa galette de céréales, au goût délicieux, mais terriblement dure, elle entendit un sifflement qui se rapprochait.

- Papa ! Tu entends Maman ? Je suis sûre que c’est lui qui revient ! S’écria- t-elle la bouche pleine

Elle voulut plus que tout sortir pour aller à sa rencontre, lorsqu’elle s’avisa qu’elle devait des remerciements à son hôte, cette femme si discrète dont  on pouvait en oublier jusqu’à l’existence. Mais par quel miracle comprenait-elle toutes les langues de cette planète? Pourtant celle de cette personne,  différait légèrement de celle du peuple de Ronnie ! Elle décida de ne pas trop de creuser la tête avec ses questions à n’en plus  finir, mais c’était bien commode..

Près de la rivière, le feu brûlait toujours, sans  doute avait-il été alimenté durant la nuit et la matinée, et c’est ce qui avait permis à Kuan de retrouver le campement malgré l’écran de neige.

Le vaisseau se posa bientôt, et plus de personnes que prévues en descendirent :

- Astélia, tu as vu cela ! C’est magique ! Hurla Killian en gesticulant comme un diable.

Vnick débarqua derrière, avec un peu moins d’enthousiasme, car il n’appréciait guère le froid, quoique vêtu en rapport avec la température extérieure. Puis Kuan arriva muni d’un brancard, visiblement destiné au transport du blessé qu’il comptait ramener parmi les siens…

Et enfin, descendit Ronnie toute transformée par le port d’une combinaison spatiale parfaitement adaptée au climat, mais tellement drôle!

- Ronnie ? Interrogea Lucie également stupéfaite.

- Eh oui, moi aussi je suis du voyage ? Je parie que vous vous demandez pourquoi j’ai pris la peine de me déplacer ? En fait, c’est parce que je viens au nom de mon peuple et souhaite présenter mes hommages à nos frères et sœurs des terres du Froid. C’est formidable de savoir que d’autres populations que la notre vivent sur Sylvénia, alors que nous n’en soupçonnions même pas l’existence ! Nous pourrions effectuer des échanges commerciaux intéressants...

 

Ils ne furent pas déçus de l’accueil qui, à nouveau, leur fut réservé. Ce peuple qui se faisait appeler les Ayoukis, était prêt à lancer une expédition de secours pour rechercher Jon et Faraï, partis depuis bien trop bien longtemps à la chasse.

Rassurés, et surpris de rencontrer des étrangers, leurs premiers gestes furent une immense reconnaissance. Leur nourriture, presque essentiellement à base de poisson s’avéra délicieuse, ainsi que le lait de leur troupeau. Quant aux galettes de céréales, ce ne fut pas une découverte, puisqu’ils y avaient déjà goûté, et ce n ‘était pas le meilleur produit qu’ils aient mangé..

Sur bien des points, ce peuple ressemblait beaucoup aux Lapons  de la terre. Ils se montrèrent chaleureux, et particulièrement  envers Ronnie, véritable ambassadrice de Florê.

Nos voyageurs s’attardèrent un ou deux jours, ils ne purent faire moins, le sens de l’hospitalité des Ayoukis le leur interdisait, et ils ne voulurent pas les outrager par un départ trop précipité.

Ronnie réussit sa mission, et promit de revenir les voir plus tard avec d’autres  personnes, et pourquoi pas d’opérer régulièrement des échanges de marchandises.

Ils se quittèrent satisfaits de cette visite imprévue, mais bien  fructueuse.

Killian et Astélia croyaient vivre un rêve, dans cette nature immaculée et pleine de surprises comme les traces de  bêtes dans la neige que l’on pouvait pister, et les joies de la luge improvisée…

- Décidément, Sylvénia est un vrai trésor, se dit Astélia  On y retrouve des sensations que nous avions oubliées sur Terre et que nous avons la chance de redécouvrir ici.

- Bien des Terriens payeraient cher pour passer quelques jours de vacances ici... Approuva son jeune frère

(A suivre...)

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 20:52

Couverture Les lunes...

 

- Mon Dieu comme j’ai bien dormi ! Cela faisait des siècles que je n’avais pas dormis ainsi sans rien qui vienne me tracasser...

- Moi aussi, Kuan, Ajouta Lucie en s’étirant. Et je me sens merveilleusement bien !

Leurs deux enfants sourirent de bonheur, en réalisant que pour la première fois depuis des semaines, ils avaient la chance de se réveiller aux côtés de leurs parents. Après toutes ces journées loin d’eux, c’était vraiment rassurant de retrouver ses anciennes habitudes.

Et puis, la promesse faite par Ronnie au sujet de la crypte revint à l’esprit de Killian Aussi se dépêchèrent-ils de prendre un petit déjeuner, odorant et consistant comme seul Vnick savait le préparer...

- Tu vois, Maman, il sait vraiment tout faire. Chuchota Astélia

Comme le garçon concerné avait l’ouïe fine, il entendit ses propos et ne répondit rien, et se détourna en rougissant. Curieusement, il se sentait très intimidé par Lucie, et ne souhaitait que se montrer sous son meilleur jour..

Ne voulant pas gêner la vieille dame trop tôt, les parents décidèrent de faire un petit tour du quartier accompagnés de leur guide. Ils se rendirent compte de la beauté et de l’harmonie de la cité, malgré ses murs en ruine et sa végétation un peu trop exubérante... Que cette ville avait l‘air grande ! Aussi, il fallait sans doute des heures pour la traverser de part en part, car bâtie le long d’une rivière sinueuse elle avait été construite tout en longueur.

- Regarde Papa, là sur le haut de cette grande tour, il ya notre capsule de survie, que nous avions provisoirement garée là lors de notre atterrissage.

- Dis-moi, reste-t-il encore un peu d’énergie dans ce moteur ?

- Oui, mais pas de quoi faire un long trajet, et nous avions convenu de ne nous en servir qu’en cas d’urgence, on ne pouvait prévoir ce qui allait se passer...

- Bonne précaution. Mais si çà ne te dérange pas trop, j’aimerais bien faire une autre visite de la cité par la voie des airs. Çà te dirait, Lucie ?

- Pourquoi pas ! Mais peut-être pourrions-nous donner rendez-vous aux enfants directement chez Ronnie, dans, disons... dans une heure ?

- D’accord, pas de problème ! Il est vrai que nous ne pouvons monter à cinq là-dedans, c’est juste assez grand pour deux personnes !

- Alors on se fait une petite sortie en amoureux, ma chère !

Les enfants sourirent à nouveau, tellement ravis de voir leurs parents détendus et curieux de découvrir cette planète.

Et pendant que la capsule s’envolait en suivant la rivière, afin d’être sûrs de ne pas se perdre, les jeunes gens firent une courte pause devant la tombe des parents de Vnick.

- C’est bien la première fois que je viens ici sans avoir envie de pleurer ! Avoua celui-ci, se sentant un peu coupable.

- Avant tu étais toujours seul, alors que maintenant, tu ne l’es plus ! C’est une bonne explication !

- C’est vrai, je ne me sentirai plus jamais seul, quoi qu’il advienne !

Et il reprit la marche, embarrassé de cacher à ses amis son déchirement : si on le lui proposait, devait-il partir avec les Terriens ou devait-il rester sur Sylvénia où il se sentait vraiment chez lui ?

Ils arrivèrent avec un peu d’avance chez Ronnie, et durent se faire violence pour attendre un quart d’heure supplémentaire. Pourtant à l’heure dite, toujours pas de parents. Ils ne s’en inquiétèrent pas le moins du monde, mais ne purent contenir leur impatience.

- Bonjour, Ronnie, avec nos salutations du matin ! Dit Vnick à la mode du pays. Il semblait déjà très à l’aise au milieu de cette population qui ne le traitait pas en étranger, mais au contraire lui témoignait beaucoup de respect.

- Bonjour, Vnick, Bonjour jeunes Terriens ! Répondit Ronnie avec déférence.

Où sont donc passés vos parents ?

- Ils ont emprunté un petit vaisseau de secours pour visiter les alentours, et doivent nous rejoindre dans  peu de temps. Répondit Astélia. Mais peut-être pourrions-nous passer devant, et quelqu’un pourrait les conduire jusqu’à la crypte dès leur retour.

- Si vous croyez qu’ils ne seront pas froissés de ce manque d’égards, moi je veux bien, répondit Ronnie avec amusement. Et ces deux yeux brillaient de malice !

- Non, ils ne se vexeront pas ! Après tout, ils sont sérieusement  en retard !

- Venez ! Enfin, puisque vous connaissez déjà le chemin passez donc devant, et je vous suis. Vos jambes sont plus alertes que les miennes...

 Ils s’efforcèrent de ne pas courir par respect envers l’âge de la Conseillère, même s’ils en mourraient d’envie. Ils constatèrent qu’elle avait ordonné à deux adolescents de garder l’entrée devant la crypte, ce qui démontrait plus que tout, la valeur qu’elle attribuait à ces vestiges du passé.

- Cet endroit sera pour nous un sanctuaire sacré, annonça Ronnie mystérieusement. Sans cette fresque, vous ne nous auriez jamais retrouvés et nous serions toujours esclaves des Kroars.

Vnick, Killian et Astélia lui tournèrent le dos afin de contempler pour la deuxième fois ce précieux témoignage de leur destin et une question vint bientôt sur leurs lèvres.

- Est-ce que l’on saura un jour qui a tracé ces dessins, et pourquoi ?

- Oui, les enfants, on le sait maintenant, et c’est pourquoi j’ai souhaité que vous le découvriez à votre tour..

Ils se retournèrent brusquement en entendant une voix inconnue. La femme qui venait de parler était beaucoup plus âgée encore que Ronnie, et son visage leur sembla familier.

- On s’est déjà rencontré dans la mine, ou plutôt dans notre prison, mon nom est Soyane, et je suis la doyenne de tous les sylvéniens.  Mes frères et sœurs m’ont protégée à l’insu des Kroars afin que puisse se perpétuer la mémoire de notre peuple. En effet je suis la seule à pouvoir lire notre ancienne écriture, excepté la petite fille à qui je l’enseigne et qui est encore bien jeune...

- En effet, une seule personne par génération a continué à transmettre ces connaissances à une seule enfant de la génération suivante, et ceci afin d’éviter à la fois des ennuis avec les Kroars qui nous l’interdisaient, et que des fuites aient lieu inopinément, ajouta Ronnie.

- Regardez ici, dans le mur !

- Le coffre !  Vous avez réussi à le sortir ! Nous ne sommes pas parvenus à le faire bouger d’un millimètre ! S’écria Killian.

- Et pour cause, il a fallut l’effort de quatre hommes les plus solides. Mais voyez, il est là maintenant prêt à vous révéler son histoire !

- A toi l’honneur Astélia ! Ouvre le !

Ce qu’elle fit sans hésitation, mais non sans difficulté, le couvercle seul pesant très lourd.

- Oh hisse ! Çà y est ! Ohhhh !

Les adolescents s’attendaient à une sorte de trésor, or c’était encore plus que cela : le coffre contenait non seulement de magnifiques bijoux, de la vaisselle, des masques, une statue de Khial le Dieu soleil.... et un rouleau de parchemin fait dans une matière inconnue et écrit avec les mêmes caractères que les livres de la bibliothèque.

- Qu’est-ce qui est écrit ? Interrogea Astélia avec curiosité.

- Le texte est très long aussi vais-je vous le résumer : C’est le récit de ce qui s’est passé en l’an 3617 de notre ère, je ne peux hélas vous dire l’équivalent en années terriennes.. Il est écrit par une autre Soyane, (le nom de la “femme sage” se transmet également de mère en fille) qui a pu échapper aux envahisseurs Kroars, pour la bonne raison quelle possédait quelque don de voyance, auquel personne n’a cru à cette époque.. Elle a fini sa vie seule dans cette ville abandonnée, et s’est occupée de donner une sépulture aux victimes de ces barbares. Ce sont les tumuli qui entourent le rempart nord de la cité, à tout hasard vous ne les auriez pas remarqué lors de votre séjour ?

- Non, nous ne sommes pas allés de ce côté là, si je me souviens bien... nota Astélia

- Moi, je vois que quoi il s’agit, mais je n’aurais jamais deviné qu’il s’agissait de tombes ! Déclara Vnick. Il n’y a aucune marque d’aucune sorte !

- La pauvre était déjà bien vieille, elle y a laissé ses dernières forces et n’a pas dû survivre longtemps au départ de ses concitoyens... mais elle a laissé ce récit des malheurs de son peuple, que je lirai bientôt devant tous...

- Oui, il faut que chacun sache, que chacun apprenne ces évènements tragiques, parce qu’ils font partie de nous... Dit Ronnie tristement.

- Moi, j’ai pour devoir  d’enseigner à tout mon peuple notre écriture sacrée, mais désormais ce ne sera plus réservé à une élite comme c’était le cas autrefois, promit Soyane. Tout le monde aura le droit de s’instruire.

Les enfants prirent dans leurs mains les beaux bijoux de la prêtresse et les admirèrent en silence, méditant ce qui venait de se dire...

- Et nos parents, pourquoi ne sont-ils toujours pas revenus ? C’est bizarre tout de même ! S’inquiéta  Astélia tout à coup.

- Remontons voir, et  essayons d’aller à leur recherche ! Proposa Ronnie, pas tout à fait convaincue qu’il y ait de quoi s’alarmer.

Dans la cité, où les activités de la veille avaient repris, personne ne les avait aperçus... Or la journée était bien avancée et il ferait nuit dans plusieurs heures, aussi Astélia décida-t-elle de  partir dans la même direction qu’eux pour  les retrouver.

- Dommage que nous ne sachions pas conduire le vaisseau de Papa ! Regretta Killian. Sinon, ce serait tellement plus facile !

- Mais Killian c’est presque la solution ! Dit Vnick, très discret jusque là.

- Comment cela ? Puisqu’on ne sait pas s’en servir ?

- Eh bien, la capsule de survie ! Il y en a une également sur celui-là, non ?

- Génial, Vnick, tu es un génie… Mais oui ! Approuva Astélia

- Souhaitez-vous que quelqu’un vous accompagne, mes amis ? demanda Ronnie avec sollicitude

- Inutile, puisqu’on ne peut y aller qu’à deux ! D’ailleurs, nous allons être obligés de te laisser nous attendre ici, Killlian, désolé ! Dit Vnick en comprenant parfaitement la déception de son copain.

- Si nous avions le choix, tu pourrais nous suivre, hélas nous n’avons pas cette possibilité ! Essaya de raisonner sa sœur.

- Nous emmenons Log, il pourrait nous être utile.

- OK, je comprends, mais faites vite, je vous en prie ! Supplia-t-il

(A suivre...)

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 11:51

Couverture Les lunes...

Ils empruntèrent le vaisseau utilisé précédemment afin de se rendre sur Sylvénia ; en cours de route, les enfants racontèrent tout ce qu’ils savaient sur la question, et puis leur étrange odyssée à travers l’espace, leur merveilleux séjour sur cette planète...

- Bien sûr, nous ignorions si nous allions nous retrouver un jour, mais je crois que nous avons vécu sur cette planète les heures les plus heureuses de notre vie, avoua Astélia à sa mère. C’est un endroit magnifique, un véritable paradis à laquelle la Terre devait ressembler avant les grandes inondations...

- Et puis, tu sais, Maman, on y a trouvé un enfant naufragé, qui a vécu seul pendant des mois ; il est vraiment formidable ! Je suis sûr que tu vas l’adorer, dès que tu le verras... Ajouta Killian.

 - Je te crois mon poussin, mais que va-t-il devenir maintenant ?

- Je crois qu’il a en quelque sorte retrouvée  une nouvelle famille avec les anciens sylvéniens, mais je ne supporte pas l’idée d’avoir à me séparer de lui pour longtemps. C’est un peu comme un frère pour nous maintenant.

- Oui, je comprends.. Murmura Lucie, un peu rêveuse...

- Avez-vous une idée de la situation de la ville où nous devons nous poser les enfants ?

- Non,  pas vraiment, toutefois, tu peux te fier à ton détecteur, qui te fournira les coordonnées exactes de l’endroit le plus habité de la planète, grâce aux infrarouges.

- Bonne idée, ma fille, je vois que tu as bien assimilé la leçon, s’extasia-t-il. Toutes vos aventures vous auront appris à savoir vous débrouiller au moins...

- Regarde, je crois même que c’est là, sur cet écran qui ressemble à une toile d’araignée ! Oh, il semblerait que plusieurs sites soient occupés. Bon, on verra cela plus tard…

-  Alors, on y va ! On ne va pas tarder à entrer dans l’atmosphère, accrochez-vous, çà risque de secouer un peu.

- Non, pas du tout, tu vas voir, la dernière fois, nous avons accosté en simple capsule de survie, et çà s’est passé en douceur...

- Et voici donc Florê, la cité mystérieuse ! S’écria Killian, tout heureux de retrouver son meilleur ami.

- Papa, il existe une vaste esplanade au centre de la ville où tu n’auras aucun mal à poser l’appareil ! Proposa Astélia.

- Bien, alors pas d’hésitation, je te fais confiance !

- C’est l’un des lieux les plus beaux que j’aie jamais vu, dit Lucie doucement.

- Oui, vous aviez raison tous les deux, et c’est un peu comme si nous revenions aux origines de l’humanité...

Le vaisseau survola le site lentement, et bientôt ils virent que des dizaines de Sylvéniens sortis dans les rues les acclamaient déjà, bien avant l’atterrissage.

- Je crois bien que nous allons être fêtés en héros, mais ce n’est pas une raison pour perdre la tête, restons simples, voulez-vous !

- C’est promis, Papa !!! Et tous les quatre se mirent à rire de bon cœur.

L’appareil se posa à proximité du fameux monument  qui comportait le “translateur”, tandis qu’une foule énorme et silencieuse attendait patiemment leur descente de la cabine.

- Et cette « porte des étoiles », c’est un cas unique dans l’univers ! Comment ont-ils réussi à mettre en place un système de téléportation aussi sophistiqué ?

- Les Kroars sont avant tout des soldats, et je ne crois pas du tout qu’ils soient à l’origine de sa mise en place !

Quant aux Sylvéniens, ils ne connaissent pas la moindre technologie..

- Il faut croire alors que le « translateur » existait déjà depuis très longtemps et qu’ils n’ont fait que le redécouvrir… Et si c’était grâce à l’exploitation d’un phénomène magnétique des plus rares… Nous ne saurons probablement jamais qui l’a inventé ! Qui sait ?

 

Ils s’avancèrent vers le groupe silencieux qui les attendait, Ronnie se situant légèrement en avant des autres, car elle avait tenu à être la première à les accueillir dans son pays retrouvé. La vieille femme avait endossé une nouvelle tenue (digne de sa fonction de chef), ainsi que tous les autres citoyens, habillés par les soins des gens de la Confédération. Tous possédaient encore le teint pâle dû au travail de la mine, mais leurs sourires heureux réchauffèrent le cœur d’Astélia, prompt à s’émouvoir. Ronnie leva les bras aux cieux avec un bâton emplumé, et une puissante clameur s’éleva alors, suivi d’un chant empreint d’une gaieté incroyable.

- Vous voyez, les Sylvéniens n’auront aucun mal à réapprendre à vivre ! Constata Kuan.

Ils s’approchèrent de Ronnie, un peu émus d’un tel accueil,  ne sachant trop comment il convenait de se comporter...

Et ce fut Vnick et Killian qui détendirent aussitôt l’atmosphère en se jetant mutuellement dans les bras.

- Çà fait du bien de se revoir, Killian. Vous allez voir comme les choses sont en train de changer ici, vous n’allez pas en revenir !

En fait je leur ai servi de guide au début, puisque personne ne connaissait les lieux, et puis il s’est passé quelque chose d’étrange, certaines femmes ont éprouvé comme des réminiscences du passé, une sorte de mémoire collective.

- Oui, c’est vrai les amis, apparemment, certaines d’entre nous possédaient ce don à leur insu, et l’ont développé au contact de nos vieilles pierres. Nous ne savons pas comment c’est possible, mais c’est tout de même une faculté des plus précieuses !

Venez, suivez moi je vais vous conduire dans une vaste salle où nous pourrons tous nous restaurer, car il faut dire que nous avons travaillé dur pour aménager certaines bâtisses à notre convenance ; heureusement, ou malheureusement, nous sommes bien moins nombreux qu’avant, lors de l’Age d’Or de Sylvénia, et nous n’occuperons qu’une faible partie de l’espace...

Un peu perdus au milieu de la foule, ils remarquèrent que certaines personnes semblaient blessées ; on leur avait posé des bandages à la mode terrienne.

- Dis-nous, Vnick, pourquoi ces gens sont-ils ainsi ? Demanda Lucie au jeune homme.

- Certains à cause de la bataille avec les Kroars, et d’autres à cause de Krouic, malheureusement…

- Krouic les aurait agressés ? S’étonna Killian

- Hélas oui, je ne pensais pas que sa réaction pourrait être aussi violente,  et si je n’avais pas été présent, les soldats de la Confédération l’auraient abattu sans plus attendre.

- Mais tu as pu le sauver, n’est-ce pas ?

- Oui, j’ai réussi à le conduire hors de la cité, et j’en suis bien triste. Aucune cohabitation n’est désormais possible. Trop de monde a débarqué soudainement sur ce qu’il considère être son territoire !

Ils furent conduits par toute la population jusqu’à une salle immense, nouvellement arrangée, et où une table bien garnie les attendait tous…

Le décor était encore assez sobre, le peu temps  passé depuis leur retour ne leur ayant pas permis d’en faire davantage. Nul doute que d’ici quelques mois, il en serait tout autrement. Déjà de beaux bouquets de fleurs inconnues des Terriens donnaient un air de fête des plus agréables à ce banquet, qui représentait l’hommage et la gratitude des Sylvéniens à leur égard.

Ils furent traités comme des dieux, mais  certaines personnes vinrent les questionner sur la Terre, comment on y vivait ! Ils paraissaient très avides de combler les lacunes qu’ils possédaient. Parfois, Kuan ou l’un d’entre eux pouvait répondre mais il n’était jamais facile de trouver les mots pour expliquer certaines choses à des gens qui n’avaient développé aucune technologie...

Bien repus et on ne peut plus satisfaits de cet accueil la famille Ling ne souhaitait plus qu’une chose maintenant : un peu de sommeil. D’ailleurs le soir descendait maintenant, et comme ils avaient pu le constater auparavant, la nuit viendrait très vite...

Ronnie prit la parole, attendit que le silence revint peu à peu et annonça :

- Maintenant, il est l’heure de prendre un peu de repos. Repos que nous avons tous bien mérité, avec ce transfert et tous ces changements... Demain chacun devra reprendre le travail où il l’a laissé. Le conseil délibèrera demain soir pour planifier ce qui est urgent d’accomplir. Bonne nuit à tous !

Et tandis que la foule se dispersait,  chacun se rendit dans le logement qu’il avait choisi, les conseillères ayant opté pour  l’instant en faveur d’une grande liberté de mouvements. Mais les habitudes étant prises depuis des générations, beaucoup d’entre eux avaient préféré  se regrouper par affinité. Ronnie resta jusqu’au bout et annonça une dernière fois, avant que la famille Ling ne rejoigne la tour, à l’invitation de Vnick :

- Demain matin, je vous montrerai quelque chose qui ne manquera pas de vous intéresser, et pour ne pas trop mettre à mal votre impatience, j‘ajouterai que cela concerne la salle à la fresque..

Astélia aurait préféré s’y rendre tout de suite, mais il faut reconnaître que tout le monde avait l’air particulièrement épuisé. Après tout, demain il ferait grand  jour ! Vnick les emmena donc dans son domaine, ce qui ne constituait pas une découverte pour les enfants, mais davantage pour les parents. La vue depuis le haut de la terrasse était toujours aussi splendide, et fait nouveau, de petits foyers éclairaient certaines habitations ! Décidément Florê reprenait vie peu à peu... Et c’est une renaissance qui faisait vraiment chaud au cœur... Malgré la fatigue, songeurs, ils restèrent presque sans parler à contempler la nuit qui tombait ... 

(A suivre...)

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 10:56

Couverture Les lunes...

 Ils empruntèrent le vaisseau utilisé précédemment afin de se rendre sur Sylvénia ; en cours de route, les enfants racontèrent tout ce qu’ils savaient sur la question, et puis leur étrange odyssée à travers l’espace, leur merveilleux séjour sur cette planète...

- Bien sûr, nous ignorions si nous allions nous retrouver un jour, mais je crois que nous avons vécu sur cette planète les heures les plus heureuses de notre vie, avoua Astélia à sa mère. C’est un endroit magnifique, un véritable paradis à laquelle la Terre devait ressembler avant les grandes inondations...

- Et puis, tu sais, Maman, on y a trouvé un enfant naufragé, qui a vécu seul pendant des mois ; il est vraiment formidable ! Je suis sûr que tu vas l’adorer, dès que tu le verras... Ajouta Killian.

 - Je te crois mon poussin, mais que va-t-il devenir maintenant ?

- Je crois qu’il a en quelque sorte retrouvée  une nouvelle famille avec les anciens sylvéniens, mais je ne supporte pas l’idée d’avoir à me séparer de lui pour longtemps. C’est un peu comme un frère pour nous maintenant.

- Oui, je comprends.. Murmura Lucie, un peu rêveuse...

- Avez-vous une idée de la situation de la ville où nous devons nous poser les enfants ?

- Non,  pas vraiment, toutefois, tu peux te fier à ton détecteur, qui te fournira les coordonnées exactes de l’endroit le plus habité de la planète, grâce aux infrarouges.

- Bonne idée, ma fille, je vois que tu as bien assimilé la leçon, s’extasia-t-il. Toutes vos aventures vous auront appris à savoir vous débrouiller au moins...

- Regarde, je crois même que c’est là, sur cet écran qui ressemble à une toile d’araignée ! Oh, il semblerait que plusieurs sites soient occupés. Bon, on verra cela plus tard…

-  Alors, on y va ! On ne va pas tarder à entrer dans l’atmosphère, accrochez-vous, çà risque de secouer un peu.

- Non, pas du tout, tu vas voir, la dernière fois, nous avons accosté en simple capsule de survie, et çà s’est passé en douceur...

- Et voici donc Florê, la cité mystérieuse ! S’écria Killian, tout heureux de retrouver son meilleur ami.

- Papa, il existe une vaste esplanade au centre de la ville où tu n’auras aucun mal à poser l’appareil ! Proposa Astélia.

- Bien, alors pas d’hésitation, je te fais confiance !

- C’est l’un des lieux les plus beaux que j’aie jamais vu, dit Lucie doucement.

- Oui, vous aviez raison tous les deux, et c’est un peu comme si nous revenions aux origines de l’humanité...

Le vaisseau survola le site lentement, et bientôt ils virent que des dizaines de Sylvéniens sortis dans les rues les acclamaient déjà, bien avant l’atterrissage.

- Je crois bien que nous allons être fêtés en héros, mais ce n’est pas une raison pour perdre la tête, restons simples, voulez-vous !

- C’est promis, Papa !!! Et tous les quatre se mirent à rire de bon cœur.

L’appareil se posa à proximité du fameux monument  qui comportait le “translateur”, tandis qu’une foule énorme et silencieuse attendait patiemment leur descente de la cabine.

- Et cette « porte des étoiles », c’est un cas unique dans l’univers ! Comment ont-ils réussi à mettre en place un système de téléportation aussi sophistiqué ?

- Les Kroars sont avant tout des soldats, et je ne crois pas du tout qu’ils soient à l’origine de sa mise en place !

Quant aux Sylvéniens, ils ne connaissent pas la moindre technologie..

- Il faut croire alors que le « translateur » existait déjà depuis très longtemps et qu’ils n’ont fait que le redécouvrir… Et si c’était grâce à l’exploitation d’un phénomène magnétique des plus rares… Nous ne saurons probablement jamais qui l’a inventé ! Qui sait ?

 

Ils s’avancèrent vers le groupe silencieux qui les attendait, Ronnie se situant légèrement en avant des autres, car elle avait tenu à être la première à les accueillir dans son pays retrouvé. La vieille femme avait endossé une nouvelle tenue (digne de sa fonction de chef), ainsi que tous les autres citoyens, habillés par les soins des gens de la Confédération. Tous possédaient encore le teint pâle dû au travail de la mine, mais leurs sourires heureux réchauffèrent le cœur d’Astélia, prompt à s’émouvoir. Ronnie leva les bras aux cieux avec un bâton emplumé, et une puissante clameur s’éleva alors, suivi d’un chant empreint d’une gaieté incroyable.

- Vous voyez, les Sylvéniens n’auront aucun mal à réapprendre à vivre ! Constata Kuan.

Ils s’approchèrent de Ronnie, un peu émus d’un tel accueil,  ne sachant trop comment il convenait de se comporter...

Et ce fut Vnick et Killian qui détendirent aussitôt l’atmosphère en se jetant mutuellement dans les bras.

- Çà fait du bien de se revoir, Killian. Vous allez voir comme les choses sont en train de changer ici, vous n’allez pas en revenir !

En fait je leur ai servi de guide au début, puisque personne ne connaissait les lieux, et puis il s’est passé quelque chose d’étrange, certaines femmes ont éprouvé comme des réminiscences du passé, une sorte de mémoire collective.

- Oui, c’est vrai les amis, apparemment, certaines d’entre nous possédaient ce don à leur insu, et l’ont développé au contact de nos vieilles pierres. Nous ne savons pas comment c’est possible, mais c’est tout de même une faculté des plus précieuses !

Venez, suivez moi je vais vous conduire dans une vaste salle où nous pourrons tous nous restaurer, car il faut dire que nous avons travaillé dur pour aménager certaines bâtisses à notre convenance ; heureusement, ou malheureusement, nous sommes bien moins nombreux qu’avant, lors de l’Age d’Or de Sylvénia, et nous n’occuperons qu’une faible partie de l’espace...

Un peu perdus au milieu de la foule, ils remarquèrent que certaines personnes semblaient blessées ; on leur avait posé des bandages à la mode terrienne.

- Dis-nous, Vnick, pourquoi ces gens sont-ils ainsi ? Demanda Lucie au jeune homme.

- Certains à cause de la bataille avec les Kroars, et d’autres à cause de Krouic, malheureusement…

- Krouic les aurait agressés ? S’étonna Killian

- Hélas oui, je ne pensais pas que sa réaction pourrait être aussi violente,  et si je n’avais pas été présent, les soldats de la Confédération l’auraient abattu sans plus attendre.

- Mais tu as pu le sauver, n’est-ce pas ?

- Oui, j’ai réussi à le conduire hors de la cité, et j’en suis bien triste. Aucune cohabitation n’est désormais possible. Trop de monde a débarqué soudainement sur ce qu’il considère être son territoire !

Ils furent conduits par toute la population jusqu’à une salle immense, nouvellement arrangée, et où une table bien garnie les attendait tous…

Le décor était encore assez sobre, le peu temps  passé depuis leur retour ne leur ayant pas permis d’en faire davantage. Nul doute que d’ici quelques mois, il en serait tout autrement. Déjà de beaux bouquets de fleurs inconnues des Terriens donnaient un air de fête des plus agréables à ce banquet, qui représentait l’hommage et la gratitude des Sylvéniens à leur égard.

Ils furent traités comme des dieux, mais  certaines personnes vinrent les questionner sur la Terre, comment on y vivait ! Ils paraissaient très avides de combler les lacunes qu’ils possédaient. Parfois, Kuan ou l’un d’entre eux pouvait répondre mais il n’était jamais facile de trouver les mots pour expliquer certaines choses à des gens qui n’avaient développé aucune technologie...

Bien repus et on ne peut plus satisfaits de cet accueil la famille Ling ne souhaitait plus qu’une chose maintenant : un peu de sommeil. D’ailleurs le soir descendait maintenant, et comme ils avaient pu le constater auparavant, la nuit viendrait très vite...

Ronnie prit la parole, attendit que le silence revint peu à peu et annonça :

- Maintenant, il est l’heure de prendre un peu de repos. Repos que nous avons tous bien mérité, avec ce transfert et tous ces changements... Demain chacun devra reprendre le travail où il l’a laissé. Le conseil délibèrera demain soir pour planifier ce qui est urgent d’accomplir. Bonne nuit à tous !

Et tandis que la foule se dispersait,  chacun se rendit dans le logement qu’il avait choisi, les conseillères ayant opté pour  l’instant en faveur d’une grande liberté de mouvements. Mais les habitudes étant prises depuis des générations, beaucoup d’entre eux avaient préféré  se regrouper par affinité. Ronnie resta jusqu’au bout et annonça une dernière fois, avant que la famille Ling ne rejoigne la tour, à l’invitation de Vnick :

- Demain matin, je vous montrerai quelque chose qui ne manquera pas de vous intéresser, et pour ne pas trop mettre à mal votre impatience, j‘ajouterai que cela concerne la salle à la fresque..

Astélia aurait préféré s’y rendre tout de suite, mais il faut reconnaître que tout le monde avait l’air particulièrement épuisé. Après tout, demain il ferait grand  jour ! Vnick les emmena donc dans son domaine, ce qui ne constituait pas une découverte pour les enfants, mais davantage pour les parents. La vue depuis le haut de la terrasse était toujours aussi splendide, et fait nouveau, de petits foyers éclairaient certaines habitations ! Décidément Florê reprenait vie peu à peu... Et c’est une renaissance qui faisait vraiment chaud au cœur... Malgré la fatigue, songeurs, ils restèrent presque sans parler à contempler la nuit qui tombait ...

(A suivre...) 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 20:24

Couverture Les lunes...

  Pendant que de graves évènements se préparaient sur la 6ème Lune de Sylvénia, d’autres n’allaient pas tarder à se produire sur la première d’entre elles où était séquestrée Lucie, l’épouse de Kuan.

Évènements qui ne seraient connus que bien plus tard.

Par le truchement d’un appareil terrien, ce dernier  avait fini par obtenir de précieux renseignements. Il avait réussi à joindre Mr Lebon, qui l’avait informé de l’enlèvement de sa femme, et du lieu probable où pouvait s’être réfugié les enfants... bien que ce ne soit qu’une hypothèse.

Il ne savait qui il devait secourir en premier, et c’était un choix  difficile... Or tous se situaient sans le savoir dans la même région de la galaxie,  il se rendit précisément dans cette direction, et fila au plus vite vers le site appelé “l’archipel de Sylvénia”.

- C’est un joli nom pour un endroit réputé aussi dangereux. Se dit-il en lui-même. Pourrais-je solliciter une faveur Monsieur, demanda-t-il à son supérieur.

- Je suppose que vous souhaiteriez obtenir des renforts, n’est-ce pas ?

- Oui en effet, je n’osais vous le demander. Je crois que les Cerfiens ne voudront pas laisser partir Lucie si facilement.

- D’autant plus qu’il s’agit d’un otage destiné précisément à vous attirer dans leurs filets. Aussi feront-ils tout ce qu’ils peuvent pour vous capturer, mort ou vif.

- Je vais essayer de leur faire croire que je suis venu seul et de ma propre initiative, afin qu’ils soient sans méfiance, puis quand la flotte arrivera je m’arrangerai pour neutraliser leurs armes et pour récupérer ma femme.

- Votre plan est risqué, mais c’est cela ou une attaque en règle, que les instances politiques  interstellaires pourraient nous reprocher, à juste titre.  Si la présence de la flotte suffisait à les intimider par sa seule présence, la paix serait sauvegardée. En tout cas, je vous souhaite bonne chance !

- Au revoir, Monsieur, et j’espère, à bientôt !

Tony et Kuan survolaient à présent la ceinture d’astéroïde à faible distance, et savaient qu’il allait falloir jouer serré, s’ils ne voulaient pas finir écrasés par l’un deux.

-  Je vous laisse reprendre les commandes, chef, moi, je ne le sens pas ! Avoua Tony.

- J’ai plus d’expérience que toi en matière de navigation, mais j’en ai froid dans le dos, Lui répondit Kuan. On respire un bon coup, et on y va !

Il entra donc dans la zone la plus dangereuse de l’univers, et slaloma entre des astéroïdes de toutes dimensions, qui obstruaient totalement toute autre vison de l’espace. Et c’est grâce à sa grande expérience  s’ils ne furent pas télescopés à plusieurs reprises. Enfin les astéroïdes devinrent moins nombreux, se clairsemèrent peu à peu, et enfin, ils franchirent les tous derniers.

- Ouf ! Voilà qui est fait ! Mais ce n’est pas un passage pour débutants !

- Bravo Kuan, peu de pilotes doivent s’en sortir aussi bien !

- Tony, regarde- moi cette planète ! Quelle merveille !

- Et toi, regarde plutôt de l’autre côté, vers les six lunes sombres ! Ne dirait-on pas un signal de détresse ?

- Approchons nous et voyons ce qu’il y a au juste ! Répondit Kuan, intrigué. Mais c’est du morse ! Tu connais ?

- J’en ai entendu parler, mais je n’en connais que le mot SOS, malheureusement... qui est d’ailleurs inscrit ici.

- Eh bien moi, je sais le déchiffrer, et à ce que je peux lire, c’est bien un SOS signé Killian Ling ! Tony, mes enfants sont sur ce satellite, je n’en crois pas mes yeux ! Mais cela veut dire aussi qu’ils sont en danger : pourvu que l’on arrive à temps !

- N’y a-t-il pas d’autres détails ?

- Non, rien d’autre, la lampe qui a servi à lancer cet appel, le dernier  cadeau  de Noël de mon fils, ne permet pas d’envoyer de longs messages. Je préviens la Confédération du changement d’objectif, et maintiens la demande de renfort...

Qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire sur cette lune, et comment y sont-ils arrivés, je me le demande ?

Kuan survola la lune à moyenne altitude et tout d’abord ne vit rien de particulier, puis il aperçut des éclairs de tirs au laser, et comprit que la situation était sérieuse. Il se servit du télescope à infrarouges pour tenter de comprendre à qui il avait à faire. Enfin il les aperçut, Killian et Astélia , entourés d’une foule de gens dont la plupart n‘avaient rien pour se défendre. Les insurgés possédant la maîtrise complète de la mine,  avaient eu la possibilité de revenir chercher des armes supplémentaires.  Par chance ils avaient eu le temps de se positionner sur un terrain favorable, où les attaquants, en nombre inférieur, offraient des cibles idéales. Toutefois la situation ne manquerait pas d’évoluer à l’avantage de ces derniers, parce qu’ils préparaient semble-t-il un vaste mouvement d’encerclement. 

Jusqu’à leur évacuation de la mine, il n’y avait eu aucune difficulté, mais les problèmes avaient commencés lorsqu’ils s’étaient montrés à l’air libre, et qu’une escouade de gardes armés jusqu’aux dents était déjà répartie autour du site, et empêchait l’accès au“”translateur”. Les Kroars furent surpris, car le danger qu’ils attendaient devait provenir du ciel, et non de l’intérieur, c’est pourquoi leurs positions convenaient moins bien à ce type de combat.

L’arrivée de l’appareil créa quelques mouvements de panique chez le groupe des Sylvéniens, et Astélia crut effectivement que leur dernière heure à tous était venue. Ensuite, elle se dit que tout compte fait ce n’était pas dans l’intérêt des Kroars de les massacrer, puisque par la même occasion ils y perdraient leurs précieux esclaves. Il fallait tenter le tout pour le tout et essayer de s’enfuir par le “translateur”. Elle commença à faire passer le mot des uns aux autres, persuadée que le vaisseau ne pouvait qu’être un allié de leurs adversaires.

 

Bien sûr, elle se trompait, et son père de son côté ignorait l’existence de la “porte des étoiles”. Et le manque de connaissance de faits aussi importants aurait pu aboutir à une véritable catastrophe, si Tony, le coéquipier de Kuan n’avait pris une heureuse initiative. Sachant que le vaisseau ne comportait pas l’effigie de la Confédération, puisque “emprunté” à des Cerfiens, il brancha alors un micro afin de faire connaître leurs intentions.

- Ici le Capitaine Tony accompagné du Commandant Ling de la Confédération qui vous parlent. Nous demandons aux membres de la Constellation du Cerf de cesser le combat. Vous êtes tous en arrestation jusqu’à éclaircissement de l’affaire.

Sachez que nous ne sommes pas seuls, une escadrille terrienne se dirige droit vers cette lune et va atterrir dans quelques minutes. Rendez-vous, et il ne vous sera fait aucun mal ! Dans le cas contraire, nous sommes prêts à employer la force.

 Les Kroars ne savaient s’ils devaient obéir ou pas, complètement indécis, lorsque la formation attendue fit son apparition dans le ciel étoilé. Bientôt, de puissants projecteurs éclairèrent le cirque et sachant qu’ils n’étaient pas en position de riposter  face à une telle armada, les Kroars se rendirent les uns après les autres.

Quant aux Sylvéniens, lorsque Astélia leur eut annoncé l’origine de cette flotte, et surtout par qui elle était dirigée, ils poussèrent des cris de joie, qui résonnèrent longtemps dans ce paysage désolé...

Kuan atterrit le plus près possible du groupe, et ses enfants se précipitèrent sur lui, l’étouffant tous deux de leurs bras enlacés.

- Papa, papa, enfin ! Mais comment as-tu fait pour nous retrouver ?

- Oh, çà, c’est une longue, longue  histoire que je préfèrerai vous raconter un peu plus tard, si çà ne vous dérange pas, car notre mission n’est pas encore terminée. 

D’abord dites moi qui sont ces gens, et ce qu’ils font ici.

- Papa, dit Astélia très fière d’elle, des circonstances particulières que nous te dévoilerons plus tard nous ont fait découvrir la planète Sylvénia que tu peux voir d’ici.  Puis nous avons trouvé une ville très ancienne et vidée de ses habitants, et juste peuplée d’une seule personne, Vnick, dit-elle, en le lui présentant, unique rescapé d’un accident aérien mais qui a perdu toute mémoire de ses origines. Plus tard, nous avons découvert bien des choses intéressantes, dont l’existence d’une”porte des étoiles” ou  “translateur” dont le passage nous a conduit sur cette lune. Nous savions grâce à une fresque murale que les habitants de Sylvénia avaient été transportés ailleurs, et je crois que nous avons retrouvé ici leurs descendants réduits en esclavage par les féroces Kroars...

Et tiens toi bien, tu sais à quel travail ils les destinaient ? A l’extraction d’un minerai rare et ô combien précieux....

- Le Duranium !!! S’écria Kuan abasourdi ! Nous nous en doutions, mais nous n’avions jamais réussi à comprendre où ils le trouvaient !

- Seigneur étranger, bénis soient vos enfants, qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent, et qui ont contribué à rendre la liberté à notre peuple !

- Pardonnez-moi Madame,  mais qui êtes vous ?

- Je suis Ronnie, la femme sage des sylvéniens

- Papa, chez eux ce sont les femmes qui gouvernent, alors prends-en de la graine !

Kuan rit beaucoup de la répartie de sa fille et se rendit compte en les observant combien  ces quelques semaines écoulées leur avait apporté d’expériences enrichissantes.

- Chère Ronnie, je ne doute pas que le “translateur” soit un moyen de locomotion des plus rapides, et des plus pratiques, mais je me demande s’il ne serait pas préférable de le laisser dans son état actuel et de  retourner chez vous par la voie des airs ?

- C’est vrai, le voyage de retour sera un peu plus long, mais nous n’apprécierons que mieux l’idée de notre liberté retrouvée. Sachez que pas un des membres de notre communauté ne se souvient de sa propre ville, nous avons absolument tout à redécouvrir... Ma petite Astélia, que reste-t-il de notre cité ?

- Des maisons, des rues, des jardins en friche ; beaucoup de bâtisses sont écroulées, mais je crois que dans l’ensemble il ne devrait pas y avoir trop de difficultés à rebâtir rapidement. C’est un endroit magnifique. Répondit Vnick à sa place.

Vous comprenez, j’ai été pendant des mois, le gardien de cette ville, dont je ne sais même pas le nom, alors je me sens très concerné !

- C’est vrai, nous aurions pu au moins donner réponse à ta curiosité ; la cité que tu nous a décrite s’appelait Florê. Sans doute n’avez vous pas eu le loisir de toutes les visiter, mais il en existe d’autres. La mémoire collective de notre peuple parle de Galiana, de Thulek, et de Solney, peut-être en existait- t-il d’autres.

- Bien, je ne demande pas mieux de continuer cette agréable conversation, mais il faudra la reporter à plus tard. Il nous reste encore un sauvetage à entreprendre.

- Ah, oui ? Lequel ? Questionna Killian

- Votre mère, les enfants a été enlevée par des Cerfiens, qui pensaient l’utiliser comme otage, lorsqu’ils ont découvert mon rôle d’espion.  L’équipe terrienne de la Confédération a mené sa petite enquête et le résultat le voici. Ils sont persuadés qu’elle est enfermée sur la lune N°1 de cet archipel, qui constitue un satellite prison des plus efficaces.

- Oh, maman en prison ! Elle qui n’a jamais fait de mal à une mouche! Comment ont-ils osés ! S’écria Killian outré.

- Voilà comment on va s’organiser : une partie de l’escadrille va ramener les Sylvéniens chez eux, une autre va emporter les Kroars sur Terre où ils vont probablement être jugés pour crime contre l’humanité, et l’autre tiers va me suivre sur Lune 1 pour libérer votre mère.

Si tout se passe bien, nous reviendrons d’ici peu vous rendre une petite visite, si vous l’acceptez, chère Ronnie.

- Bien volontiers, cher Kuan, nous n’avons rien à refuser à notre sauveur ! Je dois dire que depuis bien longtemps nous avons oublié ce qu’est faire la fête, mais nous saurons en célébrer une tout exprès pour vous...

- Et moi, Monsieur, est-ce que vous permettez que je reste avec eux, je n’ai plus de famille, et j’adore cette planète, je ne vois pas où je pourrais habiter ? Supplia Vnick.

- Accordé, si c’est ton vœu le plus cher !

- Oh, Vnick, j’avais espéré que tu voudrais bien nous suivre sur Terre ! Geignit Killian. Je n’ai pas de frère, alors... tu sais combien Astélia peut être tuante quelquefois !

- Nous en reparlerons plus tard, si vous voulez bien, nous devons d’abord sauver votre mère et la ramener en lieu sûr. Et il y a deux ou trois choses à régler en plus, mais nous reviendrons, c’est promis.

- Au revoir donc, et à bientôt ; tous nos vœux vous accompagnent ! dit Ronnie au nom de son peuple.

C’était émouvant de voir tous ces gens qui sortaient de siècles d’esclavage retrouver leur liberté si soudainement qu’ils en étaient muets d’étonnement.  Tous écoutaient la conversation échangée entre leur chef et Kuan, ne comprenant pas encore toutes les répercussions qui en découleraient.

Et puis, un chant se leva, d’abord léger et en sourdine, puis il s’amplifia peu à peu pour prendre de la force et sembla les porter tous ensemble. Eux qui ne possédaient plus rien, qui n’avaient plus rien à offrir, ils chantaient pour ceux qui les libéraient un merveilleux chant de reconnaissance.

- On dirait un Negro-spiritual Pensa Kuan, plus ému qu’il ne voulait le paraître. La notion de liberté et d’esclavage, c’est vraiment une notion universelle.

- En route les enfants !ordonna-t-il, mais pas dans cet appareil là, dit-il en montrant celui qu’il avait dérobé aux Cerfiens, mais celui-ci ! D’accord mon colonel ? demanda-t-il à celui qui dirigeait la flotte terrienne

- OK, Monsieur Ling ! Vous avez carte blanche ! La cinquième escouade est à vos ordres...

 (A suivre...)

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 14:18

Couverture Les lunes...

 La troupe des esclaves descendait vers la mine, encadrée par des Kroars un peu plus nerveux que d’habitude, ce qui ne faisait pas l’affaire de l’équipe chargée de la mission “Exode”. Ils ne pouvaient deviner les pauvres, que ce qui rendait les gardes aussi pointilleux avait un lien avec l’annonce du directeur, quelques minutes auparavant.

- Sur notre radar, plusieurs vaisseaux de la Confédération voguent dans notre direction. Nous ignorons où se rend cette flotte, on ne peut capter aucun renseignement par les ondes ... Soyez tous vigilants. Jusqu’à présent nous avons rarement été inquiétés, grâce à la configuration de cette planète et de sa ceinture d’astéroïdes. Toutefois des espions terriens ont été découverts récemment, et il se pourrait qu’il vienne roder par ici, d’après nos patrouilleurs...

Vnick se débrouilla habilement pour rester à l’arrière de la file, et se concentra afin de mettre en service son étrange don de mimétisme, couvrant de son corps son nouveau camarade, encore plus anxieux que lui. Et tout se passa fort bien.

- Oui, nous avons réussi, ton pouvoir est prodigieux, comme je t’envie ! S’écria Ramzi, Et maintenant suivez le guide !

Et il le conduisit à quelques pas de là, non sans se méfier des Kroars qui pourraient encore traîner dans le quartier, ce qui n’était pas impossible...

Le sas qui communiquait avec la réserve d’armements était malheureusement verrouillé, ils ignoraient quel mécanisme employer, et se retrouvèrent bien embêtés, ne sachant quelle solution adopter. Quatre ou cinq gardes arrivèrent d’une autre direction : ils eurent juste le temps de s’aplatir contre le mur et de se rendre invisibles, prévenus assez tôt  grâce aux bruits de pas.

Le chef des gardes introduisit une carte magnétique dans une fente, puis ils entrèrent un moment ; visiblement, ils étaient venus chercher de l’armement supplémentaire, du genre “grosse artillerie”.

Ils ressortirent aussitôt en colonne, laissant au dernier de la file le soin de fermer ; celui-ci se contenta de tirer la porte vers lui, et ne se préoccupa pas davantage de l’enclenchement du système. Cela permit à Vnick de mettre son pied dans l’ouverture et d’empêcher qu’elle ne se referme complètement. Puis il donna un coup de coude contre le métal afin de donner d’illusion de sa fermeture... Bientôt les soldats disparaissaient en direction de leurs quartiers sans se douter une minute qu’ils venaient de leur faciliter le travail.

- Dis, pourquoi auraient-ils besoin d’armes supplémentaires, tu crois qu’ils se doutent de quelque chose ? S’interrogea Vnick

- Non, c’est impossible, car cela sous-entendrait qu’il y a un traître chez nous. Et je me refuse totalement à l’envisager une seule seconde ! Répondit Ramzi.

- Mais alors, qu’est-ce qu’ils peuvent bien mijoter ? S’inquiéta Vnick

- Va savoir ! Répondit son ami en haussant les épaules.

Ils se rendirent furtivement à l’intérieur de la pièce, où effectivement étaient entreposées toutes sortes d’armes et d’explosifs, parmi lesquels Ramzi fit son choix, se souvenant du “mode d’emploi” de certains. Il prit bien le temps de tout vérifier. Dans la mine il faisait plus sombre et ils ne disposaient que de très peu de temps...

Vnick de son côté prenait autant de pistolets laser qu’il le pouvait. Chacun enfourna son butin dans un vulgaire sac en toile, servant habituellement à transporter les casse-croûte de la mi-journée. Puis ils reprirent le chemin de la mine, craignant à tout instant de tomber sur un garde, qu’ils seraient dans l’obligation d’assommer et de bâillonner afin d’éviter de donner l’alerte. Heureusement ils ne croisèrent personne, pas même à l’entrée de la mine, ce qui était plutôt inhabituel et qui éveilla leurs soupçons. Mais que se passait-il donc aujourd’hui ?  Les gardiens ne semblaient pas surveiller les prisonniers de très près, et visiblement quelque chose les préoccupait... Plusieurs conseillères se retournèrent sur leur passage et ils purent murmurer à Ronnie en passant :

- Tout va bien pour le moment, nous avons les explosifs et le reste….

- Mais on dirait qu’ils attendent  un évènement spécial, et de ce fait nous nous demandons s’il ne faudrait pas avancer l’opération de quelques heures. Qu’en pensez-vous ?

- D’accord, si vous le dites... Laissez nous une heure afin de prévenir tout le monde et vous pourrez commencer le feu d’artifice !

- Faites bien attention surtout, on a vu des gardes prendre des armes lourdes et ils sont montés vers la surface.  Comme la situation a changé, il vaudrait mieux ne pas laisser les enfants et les vieillards monter dans le premier groupe. Tenez, prenez ces pistolets laser pour vous défendre.

- OK, alors descendez encore,  et dans une heure, commencez l’opération.

- Vite, il y a un garde qui vient par ici !

Ils prirent alors un chariot vide qu’ils poussèrent jusqu’au point le plus bas de la mine, en faisant des clins d’œil en passant aux personnes qu’ils connaissaient. L’expression des visages variait d’un individu à l’autre, et se partageait entre la peur et l’espoir ; toutefois aucun d’entre eux ne portait cette expression d’indifférence et de fatalité qu’ils arboraient la veille. L’heure s’écoula, minute après minute, tandis qu’ils mettaient en place les charges  et calculaient des explosions en chaîne afin de laisser le temps de s’enfuir aux ouvriers les plus exposés. Logiquement, les Kroars eux, seraient tentés de venir voir ce qui se produisait au fond, et avec un peu de chance, seraient-ils débarrassés de cette menace. Pour les autres, il ne faudrait pas hésiter à utiliser les pistolets à la puissance maximum, pour bénéficier de la surprise et de l’efficacité de l’attaque. Dans son sac de survie emporté depuis Venezzia, Killian possédait un briquet qu’il utilisait alors pour faire des feux de camp, et qui dans le cas présent allait leur rendre un grand service ! Sur sa montre, Vnick constata qu’il ne restait plus que quelques minutes avant l’heure dite, il fit signe autour de lui de se replier vers la sortie, misant sur la poussière pour dissimuler le mouvement général.  Puis il mit à feu la mèche la plus courte et remonta également sans hâte afin de ne pas trop attirer l’attention, tandis que Ramzi s‘occupait  de la suivante, jusque à la dernière... Les Kroars ne se doutèrent de rien et certains discutaient  entre eux, tout en fumant une cigarette... Tous les Sylvéniens se retenaient presque de respirer, tant l’angoisse était palpable, les fronts dégoulinaient de sueur, et certaines mains tremblaient comme des feuilles. Toutefois ils s’obligèrent  à rester actifs  autant que possible pour donner le change.

La première explosion retentit quelques secondes plus tard, dégageant une épaisse fumée, plus de bruit que de mal, comme prévu ! Les soldats se précipitèrent vers l’origine du feu selon leurs prévisions, et furent surpris par l’explosion suivante. Bien organisés, les prisonniers se ruèrent en sens inverse vers la sortie, conduits par une Astélia triomphante.

- Qui m’aime me suive ! Cria-t-elle à la cantonade.

Elle s’empara d’un pistolet laser dont elle vérifia les réglages, et commença la remontée vers la surface suivie des ouvriers et des ouvrières les plus proches, et de Killian, qui serrait son précieux sac contre lui. Ce sac contenait la lampe torche sur laquelle il avait eu tout le loisir de programmer un message.

Elle eut une pensée pour ses jeunes compagnons, qui venaient de faire un véritable exploit, et se sentit pousser des ailes...

(A suivre...)

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 20:49

Couverture Les lunes...

 Emmenés avec les pauvres Sylvéniens dans une véritable prison, même si cela n’y ressemblait pas vraiment, Vnick, Astélia et Killian furent incontestablement le point de mire  de la soirée.

Ils étaient enfermés dans une immense cavité sans issue, et presque sans confort, qu’on leur avait laissé aménager à leur guise, avec un sens élevé de l’organisation : les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Chambrée des enfants, peu nombreux.

 Plus loin : cuisine sommaire, commodités et douches, mais en quantité insuffisante pour toute la population. Il fallait sans cesse entretenir une bonne discipline. Ce qui les étonna le plus fut incontestablement le fait que cette peuplade était dirigée par des femmes ; exception unique dans cette galaxie, la société sylvénienne employait  un système matriarcal, ce qui plut d’emblée à notre jeune terrienne.

- Quand il s’agit d’organisation humanitaire, les femmes me paraissent plus douées dans l’ensemble... Je comprends pourquoi la ville oubliée gardait un air si paisible, encore empreint d’un mode de vie plus harmonieux que partout ailleurs, pensa la jeune fille en observant autour d’elle.

Tous ces gens les pressaient de questions les plus variées du genre :

- Comment comptez-vous faire pour nous libérer ?

- Possédez-vous des armes ?

Et comme le brouhaha était indescriptible, Ronnie, qui possédait réellement  une âme de chef, leur pria de se taire.. 

- Écoutez tous ! Le conseil va se réunir maintenant, et prendra les décisions nécessaires, puis chaque conseiller  transmettra les informations à quelques uns, qui les transmettront à leur tour. En attendant la fin des délibérations avec nos hôtes, je demande une surveillance par rapport aux gardes, afin d’être prévenus si l’un d’entre eux vient faire une ronde, et que tous les  autres vaquent à leurs occupations habituelles (repas, douche etc.) !

Ces ordres furent écoutés avec un peu de regret : l’arrivée des adolescents ayant crée à la fois une grande surprise et un immense espoir. Le groupe se dispersa dans toute l’étendue de la caverne, tandis que les femmes du Conseil, une dizaine environ, s’asseyaient en rond dans une partie un peu plus isolée,  lieu consacré à cet usage.

Des enfants s’attardaient dans les alentours, moins obéissants que leurs aînés du fait du jeune âge des nouveaux arrivants.

- Vous aussi, les petits, ne restez pas là ! Allez, circulez maintenant !

Ce fut dit, non sur un ton autoritaire, mais sur un ton empli d’une grande bonté dans lequel transperçait l’affection que la vieille leur portait.

- Vous savez, nous ne souhaitons pas transmettre un avenir aussi cruel à nos enfants, aussi, avons-nous pris la décision d‘en concevoir le moins possible, vous pouvez le constater. Chaque naissance n’est jamais vécue comme une fête, mais plutôt comme un malheur... Ce qui ne nous empêche pas de les chérir particulièrement.

- Et moi aussi, je dois partir ? demanda timidement Ramzi, qui estimait obtenir au moins le privilège d’assister à ce Conseil là, puisqu’il avait rencontré les Terriens en premier...

- Oui, toi aussi, mon brave Ramzi, j’en suis désolée, il ne peut y avoir d’exception, sinon mon autorité pourrait en souffrir !

- Bien, je m’incline ! Répondit celui-ci la mort dans l’âme !

- Ne trouves-tu pas que tu es un peu dur, Ronnie, après tout, nous vivons une situation exceptionnelle, qui pourrait aboutir à la fin de notre esclavage ! Ajouta l’une des conseillères, un peu plus jeune que lui, et au regard empreint de noblesse.

- Soit, Ramzi tu peux rester ! Admit Ronnie… La séance peut donc commencer !

- Pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes, d’où vous venez, et comment  vous avez réussi à atterrir ici, jeunes étrangers ?

Astélia, moins intimidée que les deux garçons, prit alors la parole et répondit à chacune de leurs questions concernant leurs origines, leur séjour sur Sylvénia, et la découverte du “translateur” qui leur avait permit d’aboutir sur cette lune.

- Le “Translateur”, il existe donc bien, ce n’est donc pas une légende ? S’exclama Ronnie ! Personne n’y croyait vraiment !

- Pardonnez-moi, mais depuis combien de temps vous a-t-on transportés sur cette lune, le savez-vous ?

- Je ne peux vous le dire, mais depuis plusieurs générations, c’est sûr.

D’ailleurs venez voir dans ce coin là, la coutume veut que nous marquions un trait sur ce mur pour chaque phase de travail, mais nous ne savons plus compter, car les Kroars ne nous donnent pas les moyens d’enseigner à nos enfants, et le savoir de notre peuple s’est perdu peu à peu.

- Moi, je vais compter, ne vous en faites pas ! Annonça Killian, tout heureux de se rendre utile. Et il rassembla les encoches par dix, puis par ensembles de dix, et il arriva bientôt au nombre impressionnant de 73 mille 825 jours, soit à l’échelle du calendrier terrestre, 202 ans,  3 mois et 5 jours... ce qui correspondait pratiquement à 4 générations, sachant que l’on mourait jeune.

- J’ai peine à croire que la ville où j’ai vécu plusieurs mois ait été inoccupée si longtemps, constata Vnick à voix basse.

- Alors pas un d’entre vous n’a connu autre chose que cette lune et ce travail de forçat ?

- Non, en effet. Il ne reste plus un seul ancien qui se souviendrait de notre planète d’origine. Et puis nous soupçonnons le Duranium d’amoindrir certaines de nos capacités,  surtout mentales. Physiquement nous pouvons nous estimer en bonne santé, malgré des maux de tête fréquents, et une impression de lassitude continuelle.

- Mais vos prédécesseurs vous ont-ils au moins transmis des  éléments de votre passé : d’où vous venez par exemple, le mode de vie de votre peuple avant l’époque de son enlèvement ?

- On se transmet bien les souvenirs de nos ancêtres, mais qui peut dire dans quelle mesure nous n’avons pas perdu nombre d’informations ?

Nous savons que le berceau de notre civilisation  est bien Sylvénia, la jolie planète que nous pouvons apercevoir dans le ciel, lors de nos seules sorties : le chargement du minerai. Elle nous fait toujours autant rêver, et c’était jusqu’à présent un rêve inaccessible. Nous vivons confinés dans ces couloirs et abris souterrains, contraints de subir les coups de fouet, les brimades de nos tortionnaires ; jusqu’à votre arrivée nous ne faisions que survivre en quelque sorte...

- Vous nous avez apporté une bouffée d’oxygène !

- Concrètement, comment pensez-vous nous libérer ? Demanda une autre conseillère.

- Je crois que le mieux serait de vous faire rejoindre Sylvénia par le “translateur”, qu‘il nous faudra débloquer au préalable. Et pour cela, il faudra créer une bonne diversion. Il y a peut-être un moyen. Utilisez-vous des explosifs à la mine ?

- Oui, mais ce n’est pas nous qui les manipulons, mais des techniciens Kroars.

- Ne pourrions-nous pas imaginer de nous en emparer discrètement, puis de déclencher une explosion, si possible à un endroit éloigné, et en profiter pour faire évacuer les plus faibles d’abord, puis les hommes les plus solides pour couvrir leurs arrières.

- Moi, dis fièrement Ramzi, je crois que je saurai manipuler les explosifs, j’ai toujours été fasciné par ce travail, et j’ai souvent observé les techniciens... Je sais même où se trouve le local où ils les entreposent !

- Merveilleux ! Nous ne regrettons pas de t’avoir gardé au conseil, ton sens de l’observation va peut-être nous être d’un grand secours ! S’enthousiasma Ronnie.  

Ramzi ne répondit rien, mais visiblement il était très fier de la tournure des choses, et sentait que son rôle lui apporterait pas mal de prestige vis à vis de ses semblables.

- En outre, Continua Astélia, nous possédons plusieurs atouts dans notre jeu : Vnick possède la faculté de se rendre presque invisible, notre logar, que vous voyez là arrive à sentir ce que pensent ou font certaines personnes et pourra faire le guet. Si Vnick conjugue ses talents à ceux de Ramzi ici présent ils parviendront tous deux à se servir des explosifs pour la manœuvre de diversion... Moi j’ouvrirai le “translateur” à l’aide d’une des armes dérobée à un garde Kroars, la dynamite risquant de détériorer complètement la “porte des étoiles”. Puis l’exode d’autrefois se reproduira mais en sens inverse cette fois !

-  Et vous ne croyez pas que les Kroars vont nous laisser tranquillement sortir et partir sans réaction ! S’inquiéta alors Killian. Ils pourraient même revenir vous chercher à nouveau sur Sylvénia.

- Oui, c’est vrai. Et je ne vois pas comment éviter cela, sinon en faisant appel à la cavalerie, enfin à la Confédération, je veux dire... Répondit Astélia.

- Vous ne pouvez donc pas communiquer avec celle-ci, d’après ce que j’ai compris ? Questionna Ronnie.

- Hélas nous n’avons en notre possession aucun appareil muni de radio, ni rien d’autre ! Astélia se sentit terriblement impuissante, car sans secours, leur évasion serait peut-être vouée à l’échec.

Les têtes se baissèrent, et un peu refroidis dans leur bel enthousiasme, les Sylvéniens se montrèrent incapables de trouver une solution au problème.

- J’ai une idée, moi, Ajouta Killian, mais je ne sais pas si ce sera suffisant.

- Dis toujours, on verra bien ! Lui répondit sa sœur.

- Pourquoi ne pas se servir de ma super lampe, tu sais celle que j’ai eu en cadeau de Noël et qui peut émettre des signaux en morse !

- Eh, mais ce n’est pas bête, cela pourrait marcher ! Mais seulement à condition qu’il se trouve dans le secteur un “vrai vaisseau” de la Confédération. Seul quelqu’un de chez nous saurait les lire, c’est un mode de communication tellement primitif !

- C’est quoi les signaux en morse ? Demanda l’une des conseillères.

- Ce sont des signes lumineux que l’on envoie à l’aide d’un alphabet spécial. Il y a quelques siècles on émettait des signaux de détresse dans certaines circonstances à l’aide de cette méthode. Depuis que l’on m’a fait ce cadeau, j’ai appris à m’en servir avec Fabriz, mon meilleur copain, qui habite de l’autre côté de la rue. De plus cette lampe est très puissante et son énergie dure vraiment longtemps !

- Alors, tu es un génie ! Le félicita Astélia. Conclusion : avec tous nos talents réunis, je suis sûre que nous allons nous en sortir !

- Vous êtes des enfants formidables ! S’écrièrent ensemble plusieurs conseillères, tandis que d’autres, moins optimistes, se demandaient encore s’ils n’allaient pas prendre trop de risques.

Astélia de son côté ne voulait pas imaginer le pire, mais si personne ne recevait leurs fameux signaux ?! Se trouverait-il un vaisseau dans les parages apte à interpréter le message.

- Dites, ces fameux Kroars, savez-vous d’où ils sont originaires ?

- Non, nous n’en avons pas la moindre idée. C’est à peine si nous pouvons comprendre leur langue ! Ils nous parlent dans la notre mais ne possèdent qu’un vocabulaire restreint ; il n’y a qu’entre eux qu’ils s’expriment dans la leur.

- Ce que je vous propose maintenant c’est d’opérer en deux temps, Proposa Ronnie à l’ensemble du Conseil. Premièrement, demain, dans la seconde phase de travail, nos deux experts se débrouillent pour se procurer des explosifs, dès que possible ils mettent les charges en place dans le coin le plus bas de la mine. Les Kroars ne penseront même pas à un attentat, mais plutôt à un accident du aux gaz , parfois contenus  dans certaines strates du sous-sol.

Prévoyons l’opération d’évacuation pour la fin de la journée, avant qu’ils ne se ressaisissent, et lorsque la fatigue les ralentira un peu. Nous allons faire savoir à tous les chefs d’équipe de commencer à évacuer la mine dès la première explosion, qui devra être de moindre importance...

Astélia prendra la direction du groupe qui remontera vers le “translateur”.

Puis les groupes suivants n’auront plus qu’à les rejoindre, le passage restant ouvert jusqu’à ce que les derniers soient passés.

Et, pourquoi pas, mettre une dernière charge d’explosif afin de condamner la porte ? Cela devrait les retarder quelque peu, car ils n’ont que de petits vaisseaux, et avant qu’ils ne parviennent sur Sylvénia, il leur faudra un peu plus de temps.

- Je crois aussi qu’ils nous faudrait nous procurer au moins une ou deux armes à laser, ne serait-ce que pour dégager l’entrée du “translateur“, mais également afin de défendre le dernier groupe, qui sera davantage exposé au danger.

- Et comment faire ?

- Sachez  que Vnick possède le pouvoir du “caméléon”. Il saura passer inaperçu et pénétrer dans les salles de gardes, et repartir sans être vu avec ce qui l’intéresse... répondit Astélia.

- Pardonnez notre ignorance, mais nous ne savons pas ce qu’est un caméléon, Avoua Ronnie, un peu vexé.

- Sur Terre, c’est un animal qui a la faculté de changer de couleur de peau selon l’endroit où il se trouve. J’’ai la chance d’avoir hérité de ce même avantage... grâce à mon Krouic, c’est une sorte de lézard géant, Répondit l’adolescent.

- C’est prodigieux ! S’extasièrent plusieurs conseillères.

- Maintenant allons prendre un peu de sommeil, ce ne sera pas un luxe !

Vous savez notre travail est épuisant, certes des machines nous aident à l’extraction du minerai, mais il reste aussi pas mal de manutention...

- Bon, demain, joignez vous au reste du groupe, Ordonna Ronnie avec méthode, puis débrouillez-vous, les garçons pour échapper à la surveillance de nos sbires, allez chercher les explosifs... ainsi que toutes les armes possibles. Servez-vous d’un sac pour entreposer tout cela... Attendez la pause pour vous joindre à l’équipe 1, celle qui descend au plus bas de la mine, puis installez-les. Dès la première explosion Théa, Lor, Ank, et Sarty,  les différents chefs  d’équipe mèneront les ouvriers vers la sortie.  Astélia  conduira tout le monde jusqu’au ”translateur”, au préalable tu auras pris un pistolet laser pour détruire le mur qui l’obstrue. Enfin à nous la liberté ! .

- Bravo !!!!!!! S’écrièrent toutes les conseillères en chœur à l’annonce de ses derniers mots...

- Dernier détail, Ajouta Ronnie, Killian, toi tu es chargé de positionner “la lampe qui parle le morse” dehors à l’endroit qui te conviendra le mieux, ni trop près, ni trop loin de l’entrée du souterrain...

Allez donc vous reposer, nous les membres du conseil allons expliquer aux autres nos projets, et répartir les tâches de chacun. D’autres femmes vous ont préparé une couchette et de quoi vous restaurer, alors à demain !

(A suivre...)

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 21:06

Couverture Les lunes...

 

Ils se retournèrent machinalement, et à leur stupéfaction purent constater que l’entrée du translateur avait été murée, et à la couleur du ciment, l’opération ne datait pas d’hier. Ce qui impliquait que l’on ne pouvait plus se servir de ce moyen de locomotion que dans un sens, sinon en cassant le mur au préalable.

- Mais, et Log, comment a-t-il fait pour revenir ?

- Cet animal nous surprendra toujours, il possède des pouvoirs que nous ne soupçonnons même pas...

Ils attendirent, prêts à s’enfuir au moindre signe d’alerte, rien ne se produisit. Personne donc aux alentours.. Ils se trouvaient sur un astroport, pas très fréquenté à cette heure-ci.... Et plus loin une maigre végétation, presque un désert. Ce qui attira tout de suite l’attention de Vnick  fut la vision du ciel nocturne, rempli d’étoiles et qui comportait des éléments très familiers...

- Regardez ! Les lunes de Sylvénia ! Et là-bas, cachée sous ses nuages, Sylvénia elle-même ! Nous sommes exactement sur la 6ème lune, celle sur laquelle j’avais observé des lumières intermittentes !

- Alors le “translateur” ne nous permettait que ce saut de puce ! Je suis bien déçue ! Avoua Astélia

- Moi aussi ! D’autant plus, si je me souviens bien  que les documents sur la Constellation du CERF,  ne font nullement mention d’une planète terramorphe, ni d’un de ses satellites en tant que monde habité... Il y a du mystère dans l’air, non ?

- Je soupçonne  les Cerfiens d’avoir dissimulé volontairement ce détail, pour des questions d’intérêt. Et vu les difficultés d’accès avec la ceinture d’astéroïde, personne ne s’est soucié de venir vérifier les données.

- Regardez, là, c’est l’entrée d’un souterrain, ce qui veut dire qu’il y a quelque chose en dessous...

- Nous devons agir avec la plus grande prudence, car nous ignorons où nous mettons les pieds. Pour protéger leurs secrets les Cerfiens n’hésiteront pas à nous abattre, sans chercher à comprendre.

- Mon objectif, si du moins vous êtes d’accord, est de pouvoir nous entretenir avec un Sylvénien, isolé de préférence, puis de contacter la Terre par tout moyen possible !

- C’est là où le bât blesse, comment contacter la Confédération, et qui contacter ?

- Regardez ! Un vaisseau arrive et va se poser sur cette lune !

- Mais c’est un cargo ! Il ressemble même beaucoup à celui sur lequel nous avions embarqué, avant notre fuite par la capsule de survie ! Il porte lui aussi l’insigne de la Confédération ! Or, nous savons bien que ce n’est qu’un camouflage...

- Cachons-nous à l’intérieur du souterrain, on est trop visible à l’extérieur, Ah ! J’entends également l’ascenseur qui se met en route, quelqu’un monte.

- Il faut nous dissimuler derrière ce bric à brac , je ne vois pas d’autre issue possible ! Vite !

Ils se cachèrent aussi bien que possible, mais quelqu’un d’attentif aurait pu aisément les remarquer. Ce ne fut pas le cas, des centaines de personnes, hommes, femmes, enfants de tous âges poussaient des chariots  lourdement chargés et ne semblaient pas en bonne condition physique. Leurs vêtements sales, déchirés, ne couvraient qu’à peine leur nudité. Ils n’étaient pas maigres, à proprement parler, mais ce qui frappa les adolescents fut leurs yeux éteints, leur regard vide d’expression, et leur soumission totale envers les gardes, qui les encadraient avec vigilance. Le bruit terrible des centaines de roues emplit la cavité...

- Vous avez vu le contenu des chariots, qu’est-ce que c’est à votre avis ? Chuchota  Vnick

- Un minerai, qu’on les oblige à extraire des entrailles de cette lune, et si j’en crois la couleur noire aux reflets bleutés, il s’agit du fameux Duranium ; nous en reparlerons plus tard... Ils approchent. Répondit Astélia

Le travail des gardes consistait surtout à veiller au bon chargement du précieux minerai  en plein transfert dans les soutes du cargo, et il n’en restait que deux à la queue du groupe. Un incident de parcours se produisit de manière opportune, un chariot fut renversé accidentellement, entraînant en cascade le blocage de ceux qui suivaient. Les gardiens se précipitèrent pour faciliter le travail...

  Astélia, audacieuse comme toujours, n’hésita qu’un court instant. Elle s’avança légèrement, et appela un jeune homme, qui devait bien avoir au moins son âge, Log perché sur son épaule :

- Pst, pst, eh, toi ! dit-elle en le tirant en arrière, à l’abri des regards.

L’adolescent se retourna, les yeux écarquillés de surprise, et failli pousser un cri, que la jeune fille eut tout juste le temps d’empêcher.

- Non ! Tais-toi ! Et viens par ici, s’il te plaît ! Quel est ton nom ?

- On m’appelle Ramzi. Qui êtes vous donc, et d’où sortez-vous ?

- Voici Killian, Vnick et moi-même Astélia. Pour le reste ce serait trop long à expliquer, mais il se trouve que nous avons découvert votre existence de manière fortuite !

- Vous venez nous aider ? Mon peuple est conduit en esclavage depuis plus d‘un siècle, et jamais personne n’a tenté quoi que ce soit !

- Je suppose donc que vous ne savez rien du reste de l’univers ?

- C’est bien cela le plus terrible, à une certaine époque, nous croyions être seuls dans toute la galaxie, puis cette tribu qui s’appelle les Kroars est arrivée, massacrant une partie de la population,  pour enfin nous traiter en bêtes de somme. Nous ignorions si d’autres espèces humaines existaient seulement !

- Dis, ils ne vont pas revenir tout de suite, ils sont occupés pour un bon moment. Alors nous aimerions bien en savoir davantage sur vous et sur ces lieux afin de pouvoir agir efficacement.

- Comment pourrions-nous vous rejoindre sans pour autant nous faire remarquer des gardes ?

- Le mieux serait de profiter du mouvement de retour, et de nous suivre jusqu’à nos quartiers ; par contre vous en échapper ensuite deviendra presque impossible ! Sachez aussi que nos gardiens sont impitoyables et qu’ils ont parfois tué de pauvres gens à force de coups.

- Mais ils vont bien se rendre compte que des étrangers se sont introduits dans le groupe, je crains qu’on ne vous ressemble guère !

- Attendez, je vais aller chercher des vêtements comme les nôtres, ce ne sera pas long, et vous n’aurez qu’à les porter pour nous ressembler un peu plus. Et puis noyez vous avec moi au milieu des autres, il n’y aura pas de problème !

- D’accord, mais je t’en supplie, dépêche-toi ! Nous ne voudrions pas te créer d’ennuis !

- Ne vous en faites pas ! Allez, j’y vais... Il partit vers l’ascenseur, d’un air décidé. C’est alors que Vnick remarqua un détail bizarre.

- Mais dis-donc, comment fait-on  pour parler avec lui ? C’est étrange ! Je suis persuadé que nous ne parlons pas la même langue !

- Ah, mais oui, c’est vrai ! Répondit Killian

Astélia regarda le logar qui lui touchait l’oreille, comme pour lui montrer quelque chose. Elle comprit donc ce que cela signifiait.

- C’est encore un exploit de Log ! Il possède ce pouvoir de traduction instantanée, grâce à ses dons télépathiques ... Décidément, ces facultés augmentent de jour en jour... Sans lui tout ce périple aurait présenté des obstacles insurmontables !

- Mais d’autre part, c’est aussi de sa faute si on est dans un tel pétrin !

- Oh, ne le blâmons pas trop, après tout un certains nombre de circonstances nous ont mené jusqu’ici. L’avenir nous dira si c’était un bien ou un mal, qui sait ?

Le jeune Ramzi  revenait déjà avec célérité, inquiet de voir où en était le chargement du minerai. Après avoir vérifié qu’il leur restait suffisamment de  minutes pour transformer leur apparence, il leur distribua des tuniques, peu agréables à porter, peu esthétiques, informes et d‘une couleur douteuse, mais munie d’une capuche, ce qui serait bien utile.

- Bah ! On n’est pas là pour un défilé de mode, tant pis !

Killian fronça les sourcils à cette évocation, qui lui rappelait le métier de sa mère, et sa pensée s’envola vers elle, qui devait se faire un sang d’encre à leur sujet. Avec un peu de poussière de résidus de la mine, ils grimèrent  leurs visages et leurs mains afin de se fondre dans la foule des malheureux esclaves. Et bientôt ils y ressemblaient presque, sinon pour un oeil averti, les kroars n’ayant pas pour habitude de détailler chaque individu.

- Maintenant, dit Ramzi, venez à l’extérieur vous insérer au milieu des autres, je vais avertir Ronnie, celle qui est un peu notre chef, notre porte-parole en quelque sorte. Car je ne sais pas ce qu’il faudra faire ensuite.

Une  décision sera prise par notre conseil secret, qui voudra certainement se réunir d’urgence cette nuit. S’il vous plaît, restez dans mon sillage...

- Allez ! Il faut se lancer !

Ils s’avancèrent tranquillement dans la colonne qui s’était reformée afin de commencer sa descente vers les cellules. Tout le monde avait l’air complètement épuisé, y compris les Kroars, qui distribuaient autour d’eux des coups de fouets pour accélérer le mouvement. Pendant ce temps-là le cargo refermait ses soutes, pleine de ce Duranium extrait clandestinement du sous-sol ... Sans nul doute allait-il repartir livrer sa cargaison maudite vers une des planètes de la constellation, et personne ne se doutait dans quelles conditions dramatiques il était exploité, ni par quels détours, quelles ruses on emploierait pour le mettre sur le marché interplanétaire.

- Pauvres Sylvéniens ! Arrachés de force de leur paradis, ils vivent l’enfer ici, coupés du monde et trimant comme des bêtes ! Cela me rappelle le peuple hébreu dans la Bible, emmené en esclavage en Égypte. Je  crois bien que l’on va devenir de nouveaux Moïse ! Et nous savons parfaitement où se trouve leur “Terre Promise”.. Pensa Astélia avec compassion.

Le groupe reprit donc le chemin de l’ascenseur avec ses chariots vides, et accompagné de ses gardes pressés eux aussi de prendre quelque repos. Vnick observa ces derniers sans en avoir l’air, notant leur nombre : une cinquantaine, leurs carapaces de cuir, leurs armes, un fouet à la main et un étrange pistolet à la ceinture. Ils pouvaient communiquer entre eux à l’aide de talkie-walkie, et ils semblaient recevoir les consignes d’un directeur depuis son bureau.

Libérer plusieurs centaines de  personnes ne serait vraiment pas une tâche facile...

Cependant, il avait sa petite idée derrière la tête, sans savoir encore si c‘était réalisable...

 (A suivre...)

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  • : Le blog de leshistoiresdekiki46.over-blog.com
  • : 3 romans écrits par l'auteur destinés à la jeunesse + dessin de couverture
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Késako ? Qu'est-ce que c'est ?

Le présent blog est une extension d'un premier blog crée précédemment dont voici l'adresse :

"les-assos-de-kiki.over-blog.com", dont le contenu raconte ma vie associative et culturelle.

Celui-ci en revanche va me servir à éditer des histoires que j'avais concoctées il y a quelques années. Ce sont trois romans destinés à la jeunesse, qui paraitront au fil des semaines à venir, par épisode, à la manière d'un feuilleton.
Puis, suivra l'écriture d'un roman plutôt destiné aux adultes...mais accessible à tous.

Voici les divers titres disponibles actuellement. Cliquer là Pour en savoir plus sur l'auteur.

- Titre 1 "Les lunes de Sylvénia" (30 chapitres)
- Titre 2 "Le gouffre de l'Enfer" (20 chapitres)
- Titre 3 "L'enfant et le pèlerin de Compostelle" (10 pages)
- Titre 4 "La grotte de Cougnac (écriture en cours...)

Mes motivations ? Vous distraire surtout,
et pourquoi pas trouver un éditeur ? 

Précisions : il faut lire les chapitres en commençant par le bas de chaque page virtuelle.
On peut également sélectionner un seul ouvrage et en faire défiler les chapitres un à un depuis la partie inférieure jusque vers le haut.

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